Le dimanche soir, avant le lundi, c'est le moment de la semaine où passent à la télé les meilleurs films. Et hier soir, "Super 8" au programme, contre "Le Colosse de Rhodes" et "Rio", qui se battaient en duel, film fantastique et de science-fiction, que je n'avais encore jamais vu, me tentait plutôt, pour ne pas dire m'attirait assez. Sauf que le soucis, tu vois, c'est que j'étais en train de me mater "Supercondriaque", le dernier Dany Boon. Et pour ne pas rater ce métrage inédit, j'ai tout planté là où s'en était, et je me suis jeté tête la première dans cette oeuvre que je ne connaissais pas. J'attéris autour d'enfants tous plus jeunes les uns que les autres, à les observer tourner un film dans la nuit, dans une gare presque désaffectée, entourés par la pénombre, sous un faible halo de lumière, avec le hurlement strident du train qui passe derrière eux. Étrangement, ils ne me voient pas. C'est normal, en fait, assis sur mon canapé, je suis le seul à pouvoir les observer dans leur monde, puisqu'ils ne connaissent pas le mien ( "Last Action Hero", pour ceux qui n'auraient pas compris ). Et puis, le gamin qui vient de comprendre que la seule gamine du groupe lui plait, se retourne, parce que lui, comme c'est le héros, il faut qu'il soit plus réactif que les autres pauvres gars du commun des mortels. Et là, tu vois, si tu découvres le film comme moi hier soir, tu auras droit à un truc auquel tu n'aurais pu penser, que tu n'aurais jamais espéré aussi énorme et explosif, surement le meilleur passage du film, d'un peu moins de deux minutes ( au moins, il y a un défaut, sa trop courte durée ), et qui marquera autant qu'il éblouira de technique et de réalisme. Et là, tu te rends compte que les effets-spéciaux sont terribles, bluffants, incroyables, et que tu as bien fait de sacrifier un autre film pour voir celui là. Non parce qu'on est loin de "Supercondriaque". Enfin, c'est ce que je me suis dit dès que c'est arrivé. Un déraillement de train comme ça, c'est exactement ce que je voulais voir au cinéma un jour ou l'autre, et l'aspect global est, comme je ne cesse de le répéter, désopilant. Ça part de partout, ça vole, ça s'en va dans les airs, ça percute, ça se crash, bref, que du sensationnel à vue! Et là, quand on arrive à cette scène, bien sur, on peut faire bien d'autres remarques et constatations. Mais je vais t'en parler, ne t’inquiètes pas. Les lansflares, la marque de fabrique de Mr J.J. Abrams, passent crème dans les "Star Trek", puisqu'ils collent à l'univers développé, mais là, pour ce film de SF fantastique, je trouve ça complètement abusé, mal placé et surtout, en dehors de l'à propos du tout. Non mais sérieux, le mec te fout des dizaines et des dizaines d'effets de lumière toutes les dix secondes, à tel point qu'il en sera complètement lassant et que tu t'en sortiras avec une crise d’épilepsie et la rétine cramée. "Oui mais c'est son style". Sauf qu'un style, tu vois, toi, si tu veux le défendre, ça s'applique à certains films et pas à d'autres, et c'est pourquoi, un style, tu l'adaptes à ce à quoi tu t'attaques, et ce n'est pas le scénario qui doit s'y adapter, si tu vois ce que je veux dire. Ça, c'était la séance critique. Maintenant, on va s'attaquer au reste. Et puis, entre six lansflares et quatre explosions, je remarque un élément, enfin, je confirme quelque chose que je pensais déja, les acteurs sont foutrement excellents! Rien de bien extraordinaire, te diras-tu surement. Sauf que là, en fait, c'était oublier que tous ont quoi, 14 ans, peut-être 13, 15 au grand maximum? Essayez de jouer comme eux à leur âge, et vous comprendrez ce que je veux dire! Et mention spéciale à trois d'entre eux, le héros, Joel Courtney, l'héroïne, Elle Fanning ( pas de jeu de mot sur son prénom, le monde s'en portera mieux ), et le meilleur pote du héros, joué par Riley Griffiths ( dont le nom est aussi imprononçable que celui de son personnage ). Question acteurs plus âgés, un seul en ressort vraiment, Kyle Chandler, AKA la star narcissique du "King Kong" de Jackson, convaincant et très bon. Ah oui, et j'allais l'oublier lui, le petit blond, qui participe au raid contre la méchante créature de l'espace pas si méchante que ça. Bon, je connais pas son nom, mais qu'est-ce qu'il est gavant, ce gamin! Sans déconner, je sais pas si le personnage était pensé comme cela, mais qu'est-ce qu'il m'a soûlé! Ouais, je sais, c'était gratuit, un peu comme le film. Niveau scénario et crédibilité, par contre, c'est une autre paire de pattes. Le scénar est pas trop mauvais, bien que je trouve la fin beaucoup trop énorme ( exagérée ) et tirée par la barbe. Le côté tout beau tout gentil est agaçant, mais bon, on va passer. Non, c'est surtout quand j'ai vu la réaction des gamins que j'ai tilté. Les mecs, vos persos ont quoi, 14 ans, et vous en faîtes des John McLane et des John Rambo? Faut pas déconner non plus! Je sais bien que vous prenez parfois les gens pour des cons ( "Il ne faut pas prendre les gens pour des cons, mais ils ne faut pas oublier qu'ils le sont", trois grands hommes ont un jour sorti cette phrase ), mais quand même! Ouais, "Harry Potter" a fait la même chose, mais dans "HP", les gars, ça marche et c'est crédible! Là, voir un gosse tenir tête à un monstre de plus de cinq mètres, c'est complètement ridicule. Sauf que comme j'ai continué à le matter, parce que faut pas déconner, ses deux défauts n'en font pas un mauvais film, il en est même un très bon, je ne pouvais m'empêcher de relever le mystère du truc. Et c'est là sa force principale. Regarde la scène de la station service, et tu comprendras ce que je veux dire. La mise en scène y est excellente, suffisamment pour faire l'une des suggestions les plus efficaces et les plus marquantes que j'ai pu voir jusqu'à ce jour. Une fois cette scène glaçante passée, et tout le film avec, cerise sur le gâteau, surprise à son paroxysme, originalité dans le sang et sur la pellicule, vient le court-métrage réalisé par les cinq gamins. Imitation d'Hitchcock géniale et références aux films de zombies de Romero ( "Romero Chimical", ou un truc comme ça ) feront que j'ai pris mon pied. A toi de prendre le tient en le matant, et surtout, surtout, n'hésite pas.