Etrange film que Tamara Drewe, qui pour moi s’avère être une belle découverte, le film profitant vraiment du savoir-faire de Frears qui nous propose une sorte d’Inspecteur Barnaby, sans enquête policière, mais avec beaucoup plus de non-dits, de haines et de vengeances !
Le casting est excellent, avec des choix d’acteurs judicieux. Luke Evans, parfait dans un rôle moins trouble que ceux qu’il affectionne, face à un Dominic Cooper qui trouve un bon rôle. On s’attardera aussi sur un Roger Allam vraiment idéal dans son rôle d’écrivain à la vie plus que tourmentée, et il ne faudra pas oublier aussi les seconds rôles, même si certains, un peu trop « borderline » semble un poil caricaturaux. Je pense aux deux jeunes filles par exemple qui en font parfois un peu beaucoup quand même. Au milieu de tout cela, Gemma Arterton. Après pas mal de déception dans sa filmo, j’avais entrevu un bel espoir avec Alice Creed et je dois dire que cela m’est confirmé avec Tamara Drewe. Se débrouillant fort bien avec un personnage versatile assez difficile à camper, elle impose charme, sensualité, malice et candeur à la fois, bref, une femme qui vit, et c’est très positif.
Le scénario pourra déplaire à certains car il repose vraiment uniquement sur les relations entre personnages. Rumeurs, tensions, haines, violences, tout cela nous est restitué dans un écheveau plaisant à suivre, bien que manquant parfois d’enjeux véritables. Frears s’amuse visiblement beaucoup, et propose une tonalité sombre et humoristique à la fois surprenante, mais il y a parfois un côté trop démonstratif qui ne permet pas d’être complètement emporté. Reste que le film est culotté, original, et ne laisse pas indifférent. La fin est un peu simple.
Visuellement c’est une ambiance typique de petit village anglais ! Décors de verdure avec des petites maisons style cottage, photographie soignée qui alterne moments lumineux et instants grisâtre, lumière changeante typiquement anglaise là encore, et mise en scène de Frears qui nous gratifie de vrais bons moments. Il faut le dire, il sait mettre en valeur Gemma Arterton, et sous sa caméra et sans esbroufe, son charme explose ! De manière générale Frears est surtout doué pour filmer ses acteurs, et là il ne déroge pas à la règle. Musicalement, compte tenu de la présence d’un musicien comme héros on pouvait attendre un peu plus, mais enfin, c’est acceptable.
Tamara Drewe en tous les cas est un film singulier, que j’ai pris vraiment plaisir à visionner. Pour moi ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est un métrage appréciable, indéniablement, et au propos plus qu’intéressant. 4.