A la manière de "The ghost writer" de Polanski, l'ami Kevin MacDonald ("La mort suspendue", "Le dernier roi d’Écosse") nous plombe de son style réaliste de la première à la dernière minute du film. Il nous envoie dans les rouages du pouvoir et parvient, grâce aux éléments journalistiques, à nous faire posséder le film, un peu comme dans "Les hommes du président" de Pakula. MacDonald arrive à insuffler son jeu entre les médias, l'interprétation de ce que les politiques en pensent, de même que pour les rouages politiques qui s'entrechoquent. En cela, le film rejoint "Mensonges d'état" (toujours avec Crowe, d'ailleurs) et la partie réaliste du système américain auquel le duo Russell Crowe (nonchalent de charisme, et faisant la contre-partie du rôle que tenait Al Pacino dans "Révélations")/Ben Affleck (impeccable dans le rôle du député mais sans plus. "Armageddon", "Pearl harbor", "Will hunting" ...) apporte tout leur talent.
Même si le jeu du suspense est très bien mené, ce n'est pas grâce à la bande-son qui reste insipide voir grotesque par moment, mais indéniablement par le savoir-faire du réalisateur lui-même, ainsi que par un casting riche et bien armé. Je veux bien sûr parler de Helen Mirren ("L'enlèvement", "The Queen") qui apporte son charisme britannique prenant et too much épatant et revigorant à chacune de ses apparitions. Super Mrs Mirren ! Avec aussi Harry J. Lennix (vu dans les deux derniers épisodes de "Matrix"), très bon, qui supplante Robin Wright Penn (oui, elle était encore Madame Sean Penn. "La plage", "Forrest gump") aisément. (?)
Basée sur une série éponyme de 6h (que je ne connais pas), "Jeux de pouvoir" se regarde donc pour un rythme mené tambour battant et un Russell Crowe investi dans son rôle, comme toujours, et le côté "bankable" du film avec son autre star, Ben Affleck. En d'autres terme, à voir, non pas pour le sentiment de se faire rouler dans la farine (avec en comparaison, "La firme" du regretté Pollack), mais pour s'écoper d'un casting qui casse la baraque. What else ?
A noter : Tony Gilroy, le créateur du personnage Jason Bourne au cinéma, est l'un des scénaristes du film. Bon point, Peter !