Ca y est. Le soleil réapparaît par intermittences au dessus des salles de projection de "Fantastic'Arts". Avides de sensations fortes, les festivaliers de Gérardmer sont désormais confrontés à un terrible dilemme : pistes blanches ou écran noir. Nombreux sont ceux qui, au prix d'un planning longuement étudié, parviennent cependant à concilier les deux.
"28 jours plus tard" : l'Apocalypse selon Boyle
Côté grand écran, la vedette du jour se nomme 28 jours plus tard, ou le retour de Danny Boyle là où il n'était pas forcément attendu : le thriller d'anticipation version film de zombies. Difficile cependant de coller une quelconque étiquette au film, tant le réalisateur et son scénariste Alex Garland (auteur du roman La Plage) se jouent des conventions, passent allègrement du pur film d'horreur aux séquences aussi brèves qu'efficaces et sanglantes (on pense à Je suis un légende et Zombie), au drame humain en passant même par quelques instants de comédie, le tout majoritairement filmé en format DV avec notamment des plans apocalyptiques d'une Londres déserte... Déroutant, mais convaincant.
"Dark Water" : terreur mouillée
Autre grand nom attendu : Hideo Nakata, venu présenter sa nouvelle terreur : Dark water. Soit l'histoire d'un mère en instance de divorce partie s'installer avec sa petite fille dans un immeuble où semble sévir un fantôme au passé terrifiant. Un esprit vengeur, une femme à la lutte, un environnement urbain : nombreux sont ceux qui auront fait le rapprochement avec les thèmes du cultissime Ring du même réalisateur, le thème omniprésent de l'eau en bonus. Hideo Nakata utilise également les mêmes recettes pour asséner la terreur, à coup de séquences-choc précédées de longs moments de calme tout en poursuivant son refus de recourir aux effets spéciaux. Efficace.
"Maléfique" : horreur à la française
Seul long métrage français de la compétition, Maléfique, estampillé "Bee Movies" (avec Un jeu d'enfants, Bloody Mallory et Requiem), s'attache, lui, à quatre taulards aux profils pour le moins différents (le directeur financier, l'intellectuel meurtrier, l'attardé mental et transsexuel musclé) dont la seule chance de sortie paraît être un livre maléfique. Pour son premier long métrage, Eric Valette s'affranchit bien du huis-clos dans lequel s'enfonce le film (la quasi-totalité des scènes se déroule dans la cellule des prisonniers), même s'il n'évite pas toujours un mauvais goût qui aurait gagné à s'effacer.
"Cabin fever" : pour rigoler
Enfin, projection tardive pour Cabin fever, production américaine typique des festivals fantastiques avec ses jeunes insouciants attaqués par un mystérieux virus alors qu'ils étaient venus passer quelques jours dans un chalet en forêt. Des protagonistes totalement stupides, un intrigue légère et pas mal d'hémoglobine, ce sont là les qualités mais aussi les limites classiques de ce genre de productions. Revenus des pistes, les festivaliers ont tout de même pu se détendre les zygomatiques !
Thomas Colpaert
Le site officiel du 10e Festival "Fantastic'Arts" de Gérardmer