Le comédien Daniel Gélin s'est éteint ce vendredi 29 novembre à l'âge de 81 ans dans un hôpital parisien à la suite d'une insuffisance rénale. Ce séducteur du cinéma français laisse derrière lui une filmographie riche et variée, dont on retiendra quelques grands succès critiques et commerciaux comme Napoléon (1954) de Sacha Guitry, Paris brûle-t-il ? (1965) de René Clément ou encore La Vie est un long fleuve tranquille (1989) d'Etienne Chatiliez.
Des débuts prometteurs
Né le 19 mai 1921 à Angers, Daniel Gélin monte à Paris, où il suit les cours d'art dramatique dispensé par René Simon. Il entre ensuite au Conservatoire national d'art dramatique, où il fait la rencontre de Louis Jouvet. Il entame alors une carrière au théâtre et fait sa première apparition à l'écran dans Miquette (1940) de Jean Boyer. En 1945, il épouse l'actrice Danièle Delorme, et l'année suivante donne la réplique à Jean Gabin et Marlene Dietrich dans Martin Roumagnac. C'est en 1949 et 1950 que Daniel Gélin se fait réllement connaître du grand public avec les succès Rendez-vous de juillet et Edouard et Caroline.
Sous la direction de Sacha Guitry, Max Ophüls et Alfred Hitchock
Au cours des années cinquante, il retrouve son compagnon Louis Jouvet qui sera son partenaire dans Une histoire d'amour (1951), un drame dont les dialogues sont signés Michel Audiard. Il collabore également à deux reprises avec le cinéaste Max Ophüls qui le dirige tour à tour dans La Ronde (1950) et Le Plaisir (1952). Il enchaîne ensuite avec un des films qu'il considérera comme étant l'un de ses préférés : le polar La Neige était sale (1952), une adaptation cinématographique d'un roman de Georges Simenon.
Daniel Gélin décide, la même année, de passer de l'autre côté de la caméra pour mettre en scène son premier et seul long métrage : Les Dents longues. Faisant preuve d'un éclectisme étonnant, il se livre à de grandes prestations d'acteur pour des réalisateurs comme Julien Duvivier (L' Affaire Maurizius - 1954), Sacha Guitry (Napoléon - 1955), Alfred Hitchcock (L'Homme qui en savait trop - 1956) et Denys de La Patellière (Retour de manivelle - 1957, un polar où il se retrouve face à Michèle Morgan).
Surfer sur la Nouvelle Vague
Avec l'arrivée de la Nouvelle Vague, Daniel Gélin opère un important virage dans sa carrière en tournant sous la direction de Costa-Gavras (Compartiment tueurs - 1965), Claude Chabrol (La Ligne de démarcation -1966), René Clément (Paris brûle-t-il ? - 1965) ou encore Marguerite Duras (Détruire, dit-elle - 1969). Devenu un acteur incontournable du cinéma français et cultivant une image de séducteur, il apparaît dans de nombreuses séries télévisées comme Les Saintes chéries (1965-1970) qui confirment sa popularité auprès du grand public.
Toujours aussi prolifique dans les années soixante-dix (Un linceul n'a pas de poches (1974), Nous irons tous au paradis (1977)), Daniel Gélin rend hommage à ses amis Pierre Dac et Francis Blanche avec la comédie Signé Furax (1980) de Marc Simenon. Il enchaîne coup sur coup deux films historiques : Guy de Maupassant (1982) et La Nuit de Varennes (id.) d'Ettore Scola.
Une cote de popularité au beau fixe
La jeune génération redécouvre cet acteur à travers ses petites apparitions dans quelques comédies comme La Vie est un long fleuve tranquille (1989) d'Etienne Chatiliez, Promotion canapé (1990), Les Marmottes (1993) ou encore La Cité de la peur (1994). Parallèlement, sa cote de popularité reste au beau fixe dans les années quatre-vingt-dix grâce à ses prestations dans les séries télévisées Marc et Sophie et Une famille formidable.
Guillaume Martin