L'incontournable second rôle du cinéma français s'est éteint ce dimanche 20 octobre à l'Hôpital d'Orsay, dans l'Essonne (91) : Bernard Fresson est décédé à l'âge de 71 ans. Son dernier long métrage, L'Adversaire de Nicole Garcia, dans lequel il joue le beau-père du meurtrier, est encore à l'affiche.
Débuts dans les années soixante
Né en 1931 à Reims, Bernard Fresson passe par HEC puis décide de devenir sportif. Finalement, il entre à l'école d'art dramatique de Tania Balachova et apparaît pour la première fois au cinéma dans Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, en 1959. Mais, ce n'est qu'à la fin des années soixante, avec ce même réalisateur, que ce comédien à la silhouette carrée se distinguera, notamment dans Je t'aime, je t'aime ou La Guerre est finie.
Un éternel second rôle
Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, il obtient des rôles plus importants et sa gentillesse bourrue séduit de nombreux réalisateurs : Henri-Georges Clouzot avec La Prisonnière, Costa-Gavras avec Z, Claude Sautet dans Max et les Ferrailleurs, Mado et Garçon !, pour lequel il est nommé au César du Meilleur acteur dans un second rôle. Pourtant, il n'interprète que rarement des premiers rôles : Jeudi on chantera comme dimanche en 1967 et Le Guêpiot en 1981. Capable de tourner indifféremment en espagnol, italien, en allemand ou en anglais, il est également sollicité par les réalisateurs étrangers tels que Anatole Litvak, John Frankenheimer ou Samuel Fuller.
Entre cinéma, théâtre et télévision
Dans les années quatre-vingt-dix, il travaille de plus en plus pour la télévision sans toutefois abandonner le théâtre et le cinéma. Ainsi, il tourne sous la direction de Nicole Garcia dans Place Vendôme -qui lui vaut une deuxième nomination aux César- et retrouve la réalisatrice pour L'Adversaire. Dans un genre différent, il fait une très brève apparition dans Le Pacte des loups de Christophe Gans.
Durant la saison 2001/2002 Bernard Fresson avait obtenu un grand succès au théâtre dans L'Education de Rita à la Comédie des Champs Elysées aux côtés de Mathilde Seigner tout en participant à la fiction télévisée Jean Moulin. Durant sa carrière il aura réussi constamment à concilier sa première passion, le théâtre, avec le cinéma et la télévision, tournant dans quatre-vingt longs métrages et jouant dans quatre-vingt pièces et plus de quatre-vingt-dix productions télévisées.
Amélie Charnay
