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    Makhmalbaf et les réfugiés afghans

    Le cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf a écrit au président Khatami pour exprimer son opposition au rapatriement des réfugiés afghans d'Iran.

    Mohsen Makhmalbaf vient de demander au président Mohammad Khatami de suspendre le rapatriement des Afghans réfugiés en Iran. Sa lettre a suscité une vive réaction de la part du journal conservateur Khorassan, qui accorde une bonne place à l'actualité de la province du même nom, frontalière de l'Afghanistan. Pour ce journal, Mohsen Makhmalbaf a "omis les amères réalités créées par la présence des Afghans dans notre pays depuis deux décennies". "N'oublions pas les milliards de rials dépensés pour les réfugiés et les millions d'emplois qu'ils occupent, ainsi que le trafic de drogue qu'ils dirigent", écrit le journal.

    L'Iran, qui ne reconnaît pas la légitimité du régime des Taliban et l'accuse d'organiser le trafic de drogue dans la région, accueille près de deux millions de réfugiés afghans. Le chef de mission par intérim du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Bo Schak, a indiqué que plus de 200 000 Afghans étaient récemment arrivés en Iran, fuyant la guerre civile, la sécheresse et la pauvreté, et vivaient dans une situation précaire. En 2000, 180 000 Afghans sont retournés dans leur pays, dont 130 000 dans le cadre d'un "retour volontaire", avec une aide financière du HCR, selon Bo Schak.

    Mohsen Makhmalbaf (Le Silence) a évoqué la situation actuelle de l'Afghanistan dans son dernier film, Kandahar, présenté en sélection officielle au Festival de Cannes. Il y a reçu le prix du jury oecuménique. Doublement axé sur la condition féminine et le problème des mines anti-personnelles, il évoque le voyage de Nafar, une femme afghane réfugiée en Occident qui décide de retourner dans son pays pour sauver sa soeur sur le point de se suicider. Pour réaliser ce long métrage, le cinéaste avait longuement enquêté clandestinement en Afghanistan.

    M-C.H. avec AFP

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