A l'instar d'un Elmore Leonard, James Ellroy fait partie des romanciers qui ont la cote à Hollywood. Dans un genre toutefois nettement plus noir que l'auteur de Get Shorty, Ellroy fête aujourd'hui une nouvelle adaptation cinématographique d'une de ses oeuvres. Après Le Dahlia Noir, White Jazz, L.A. Confidential et Brown's Requiem, l'usine à rêves hollywoodienne se penche sur le cas My dark places : an L.A. crime memoir, Ma part d'ombre en français. La cinéaste Jan Oxenberg et le réalisateur Robert Greenwald (Breaking up) se sont déjà mis au travail pour adapter cette oeuvre largement autobiographique.
Roman écrit à l'encre très noire, Ma part d'ombre contient trois approches du meurtre de la mère de James Ellroy en 1958, alors que l'écrivain n'avait que dix ans. La première partie du livre rassemble tous les éléments de l'enquête policière sur l'assassinat de Jean Ellroy. Puis, James Ellroy plonge le lecteur dans une sombre période de sa vie, celle de l'alcoolisme et de la petite délinquance qui succédèrent à la perte de sa mère. La troisième partie consiste dans l'enquête menée quarante ans après les faits par l'auteur lui-même. Autant dire que ces choix narratifs très particuliers rendront la version celluloïd de l'histoire complexe à réaliser ou bien difficile à simplifier.
Le studio indépendant Myriad Pictures (Killing me softly) est relativement confiant. La maison a d'ores et déjà accepté de financer et de co-produire Ma part d'ombre. Avec un peu de chance le film aura autant de succès que L.A. Confidential en 1997. L'actrice principale du film, Kim Basinger, avait même décroché l'Oscar de Meilleur interprète féminine. Le sacre de James Ellroy s'est ensuite poursuivi par le vif intérêt manifesté par David Fincher pour adapter son Black Dahlia (Le Dahlia Noir). Succès de l'auteur oblige, ce sont deux acteurs de premier plan – John Cusack et Nick Nolte – qui se sont portés volontaires pour incarner deux personnages dans White Jazz qui devrait sortir prochainement aux Etats-Unis.
M.C.B. avec Popcorn