C'est une mort tragique qui a emporté la comédienne Pascale Audret et sa frêle silhouette. Agée de 63 ans, l'actrice est décédée lundi dans un accident de voiture près de Brive-la-Gaillarde en Corrèze. La personne qui conduisait la voiture dans laquelle elle se trouvait a également trouvé la mort, mais les circonstances exactes de l'accident sont inconnues.
Pascale Audret faisait partie de cette génération de comédiennes complètes qui passaient avec la même facilité du théâtre au cinéma et à la télévision. Tous trois pleurent aujourd'hui la perte de cette actrice polyvalente qui réussissait toutes ses performances publiques, que ce soit sur les planches ou sous les feux des projecteurs.
Soeur cadette du chanteur Hugues Aufray, Pascale Audret est née le 12 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine. En dépit de l'agitation politique qui trouble l'époque elle passe une grande partie de son enfance en Espagne. Elle apprend la danse et tout la destine à faire carrière dans le music-hall et le cabaret. Après quelques performances dans l'opérette, Pascale Audret rencontre le théâtre.
Actrice avant tout, elle assume également de petits rôles au cinéma. Marc Allégret sera le premier à fixer sa fine allure sur pellicule dans Futures Vedettes (1954). L'année suivante André Hunebelle lui emboîte le pas et donne un autre petit rôle de fille à la mode à Pascale Audret dans Mannequins de Paris.
En 1956, François Villiers fait écho au titre du film d'Allégret. Avec L'Eau vive – inspiré de l'oeuvre de Jean Giono – la jeune Audret obtient son premier rôle de vedette cinéma. Tout y est, même la présentation au festival de Cannes. Sa cote commence à grimper, étayée par une succession de films populaires tels L'ami de la famille de Claude Pinoteau, Le dialogue des Carmélites de Philippe Agostini ou encore Les ennemis d'Edouard Molinaro.
Elle n'abandonne pas pour autant le théâtre. Bien lui en a pris puisqu'en 1957, à peine âgée de 21 ans, elle fait trembler le théâtre Montparnasse sous les applaudissements pour son étonnante performance dans Le journal d'Anne Frank. Elle dira d'ailleurs plus tard "Anne Frank me poursuit". Au point presque d'éclipser l'actrice.
Les folles années 60 négligent sa frêle silhouette trop sage. La passion du jeu n'abandonne pourtant pas Pascale Audret qui se tourne vers la télévision dans les années 70. En 1974 encore, elle fera une apparition dans Le fantôme de la liberté de Luis Buñuel. Elle reste dans la mémoire des Français, même si le 7e Art l'a injustement oublié.
M.C.B. avec AFP