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    Décès de Claude Autant-Lara

    Le cinéaste Claude Autant-Lara, auteur de nombreux films dont "La Traversée de Paris" ou encore "Le Diable au corps", est décédé à l'âge de 98 ans.

    Réalisateur d'une quarantaine de films dont Le Diable au corps, Le Rouge et le noir, La Traversée de Paris, En Cas de malheur ou La Jument verte, Claude Autant-Lara est décédé samedi à 98 ans dans une clinique d'Antibes.

    Il restera dans l'histoire du cinéma comme un réalisateur dont les films ont provoqué débats et controverses, ce qui ne déplaisait pas à leur auteur, qui aimait donner de lui-même l'image d'un anarchiste défendant les idées anti-conformistes.

    Mais ses dernières années ont également été marquées par ses prises de positions politiques controversées -favorables au Front national- qui ont accéléré son isolement à la fin de sa carrière.

    Né 1901 à Luzarches (Val d'Oise), fils de l'architecte Edouard Autant et de la comédienne Louise Lara, vedette du Théâtre Français, Claude Autant-Lara découvre le cinéma en 1919, à l'Ecole des Beaux-Arts, avec Marcel L'herbier qui lui confie la création des décors de l'un de ses films: Le Carnaval des vérités.

    Il réalise ensuite trois courts-métrages dans les années 20, travaille comme assistant de René Clair, puis part pour Hollywood au début des années 30 pour y superviser les versions françaises de certains films de Buster Keaton et de Douglas Fairbanks Jr.

    C'est en 1933 que, revenu en France, il réalise son premier long métrage, Ciboulette, adaptation d'un livret d'opérette, à laquelle collabore Jacques Prévert.

    Après plusieurs autres films, il faut attendre l'année 1942 pour que sa carrière démarre vraiment avec la réalisation de Mariage de Chiffon, une comédie. Devant le succès, les producteurs demandent à Autant-Lara de réaliser des rééditions, dans le style 1900, très en vogue à l'époque : il réalise donc Lettres d'amour et Douce, avec Odette Joyeux, avant la guerre.

    Mais l'un de ses films les plus célèbres sera, en 1946, Le Diable au corps, avec Gérard Philipe et Micheline Presle, qui fit grand scandale.

    Adaptant le roman autobiographique de Raymond Radiguet, dans l'atmosphère de 1917-18, Autant-Lara prenait partie contre la guerre et exprimait les sentiments des gens de sa génération, ceux qui avaient vécu leur adolescence pendant le conflit.

    Ensuite, dans les années 50, la carrière et la qualité des films de Claude Autant-Lara seront inégales, avec cependant des films restés eux aussi célèbres : L'Auberge rouge, La Traversée de Paris avec Jean Gabin, Louis De Funès et Bourvil, En Cas de malheur avec Gabin et Brigitte Bardot, La Jument verte, avec Bourvil et Francis Blanche.

    Mais c'est dans ces mêmes années 50 que les tenants de la Nouvelle Vague vont violemment prendre à partie Autant-Lara, le traitant de cinéaste bourgeois au style dépassé. Ce sera le début du déclin, et sa fin de carrière sera donc marquée par des films moins intéressants, dans les années 60 (Le journal d'une femme en blanc, Les patates, Le Franciscain de Bourges), puis le dernier en 1977 après un long silence (Gloria).

    Silence dont il sortira à la fin des années 80 pour soutenir Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 1988 et se faire élire en 1989 sur la liste du Front national aux européennes. Il en démissionnera quelques mois plus tard, après des poursuites engagées contre lui pour des propos antisémites -notamment à l'encontre de Simone Veil- dans une interview au magazine Globe.

    A.P

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