La scène a eu lieu mercredi, sur la place du château de Versailles. Une centaine de personnes se sont réunis pour manifester contre la sortie du film Dogma. On connaît bien le réalisateur pour ses impertinences, lesquelles lui ont déjà valu plus d'un reproche, notamment lors de la sortie de Méprise Multiple,un film sur l'homosexualité féminine.
Selon un journaliste de l'AFP, sur place, le mouvement Catholique contre la corruption aurait jugé le réalisateur "impie". Les manifestants, de nombreux adolescents encadrés par des personnes âgées, portaient des pancartes dénonçant le "blasphème", l'"horreur" de ce film corrupteur. Ils ont entonné des cantiques et se sont mis à réciter des prières sous les regards quelque peu étonné des passants. "Chrétiens réagissez !" était le mot d'ordre de cette manifestation.
Une sanction plus sévère encore a été prise vendredi à l'encontre des cinémas de Lille. Un pot de peinture a été jeté sur l'écran de la salle du Majestic dans laquelle Dogma allait être projeté.
Tandis qu'au Kinépolis un feu avait été allumé à quelques mètres de la salle. Ces actes, qualifiés d'"attentats" ont été revendiqué dans un communiqué de presse par l'Union et la Défense de la Morale Chrétienne. Heureusement ces "crises" de foi n'ont blessé personne.
S'il y a bien une chose qui aura mis toute la planète d'accord c'est le côté "impie" du film Dogma. Avant même d'être sorti aux Etats-Unis, il s'était mis à dos l'Association américaine pour la défense de la tradition, de la famille et des biens et la Ligue Catholique américaine lors du Festival du Film de New-York.
Il faut avouer que Kevin Smith a accumulé les grands tabous de la religion catholique dans son film. Le réalisateur propose en effet dans cette farce, une charge anti-cléricale au cours de laquelle le spectateur croise deux anges déchus (Matt Damon et Ben Affleck), un treizième apôtre noir (Chris Rock), une élue de Dieu militante anti-avortement (Linda Fiorentino), une muse (Salma Hayek). Et Dieu est une femme – le comble – incarné par la chanteuse de rock Alanis Morissette.
Ben Affleck avait annoncé, au début de l'été, que des réactions seraient à prévoir. Lors de la manifestation américaine de la Ligue Catholique les manifestants avaient expliqué qu'ils prieraient pour Michael Eisner, le président des studios Disney producteurs du film, afin qu'on cesse de ridiculiser les chrétiens à travers le monde. Le film a aussi été déprogrammé, après une semaine de projection, des salles du Paramount Opéra à Paris.
Les manifestants versaillais ont écrit une "lettre", demandant le retrait du film et l'interdiction des affiches, remise au maire de la ville, Etienne Pinte. Il semblerait que le mouvement ait eu gain de cause puisque le film n'est pas à l'affiche dans les deux salles de Versailles. Mais... il est programmé dans la ville voisine du Chesnay.
Le Chesnay ville "impie" ???
A.L.