A Dakar, l'Américain Danny Glover (La couleur pourpre, Beloved, Silverado) incarne un politicien sénégalais dans Battù, l'adaptation du roman d'Aminata Sow Fall, La grève des battù.
Cette satire sociale réalisée par Cheick Oumar Sissokho montre l'écart croissant entre les très riches et les très pauvres. En passe de devenir vice-président, le personnage de Glover doit faire face à une révolte des mendiants. Il veut "nettoyer" la ville afin de plaire à son gouvernement et attirer les touristes.
"Le film soulève des questions actuelles, l'essence du pouvoir la responsabilité des dirigeants, la bonne gouvernance" explique-t-il. Il montre la complexité de la société africaine, tiraillée entre superstitions et modernité. L'américain insiste sur l'universalité du film et fait aussi le rapprochement avec la situation des Etats-Unis où les sans-abris posent de véritables problèmes.
L'acteur de 52 ans a visité l'Afrique à l'occasion d'une trentaine de séjours. Depuis les années 70, il s'est rendu au Zimbabwé, au Nigéria, en Afrique du Sud... Ce continent le fascine et il cherche à nouer des liens là-bas. A ceux qui s'étonnent de sa présence sur ce plateau, il répond que "c'est plus une question de vision que d'argent".
Le livre d'Aminata Sow Fall a fait l'objet d'une adaptation au théâtre et a été sélectionné pour le prix Goncourt en 1979. L'écrivain qui jouit d'une renommée mondiale a fait ses études à la Sorbonne. Elle est propriétaire d'une librairie à Dakar et est à l'origine du Centre africain pour les échanges culturels. Parmi ses autres oeuvres fiction, on trouve Le revenant, La guerre des Arènes, Le jujubier du patriarche. C.R.
