Le comédien de cinéma et de théâtre français Roland Blanche est décédé brutalement, à l'âge de 56 ans, dans la nuit de dimanche à lundi, "dans son sommeil" à son domicile de Thiais (Val-de-Marne), a-t-on appris lundi par le metteur en scène Jean-Michel Ribes, un de ses amis les plus proches.
Roland Blanche, spécialiste au cinéma des personnages mal rasés et équivoques qu'il interprétait avec talent, devait reprendre en tournée l'époustouflant monologue d'un salaud, Tedy de Jean-Louis Bourdon, créé la saison dernière à Paris au Poche Montparnasse.Le comédien, qui avait subi il y a quelques années une opération à coeur ouvert, laisse trois enfants. Il vivait toujours à Thiais, sa ville de naissance.
Fils d'un chaudronnier qui lui donna le goût du théâtre en l'inscrivant à un cours pour enfants, Roland Blanche appartenait à ce qu'il appelait sa "bande de copains" (Jacques Villeret, Richard Bohringer, Niels Arestrup, Jean-Michel Ribes), avec lesquels il fut de longues années un noctambule incorrigible. Sous la direction de Jean-Michel Ribes, il a joué, à une dizaine de reprises, au théâtre, dans les grandes salles de la capitale, des auteurs contemporains et des classiques. Ribes l'avait d'ailleurs mis en scène dans Tedy, un des pires rôles de salauds de toute sa carrière. En 1994, il avait obtenu le Molière du meilleur comédien pour un second rôle dans La résistible ascension d'Arturo Ui de Bertold Brecht, au côté d'un autre ami, Guy Bedos.
Au cinéma, on l'a vu en assasin psychopate dans Le bâtard de Dieu de Christian Fechner, en flic vachard dans Nikita de Luc Besson, en pourriture dans Monte-Cristo de Josée Dayan, mais aussi, pour la télévision, en capitaine de bateau humaniste et rude de Entre terre et mer de Hervé Baslé. Il avait tourné, depuis 1976, dans une bonne cinquantaine de films dans lesquels, même dans les petit rôles, il ne passait pas inaperçu. AFP
