Décidément, Alain Delon fait parler de lui. Entre le sévère échec qu'il vient de subir dans l'affaire qui l'opposait au journaliste Bernard Violet (qui souhaitait publier une biographie de l'acteur), et sa confidence au Figaro, l'acteur fait les unes des magazines.
Avec près de 80 films à son actif, Monsieur Alain Delon a choisi de ralentir la cadence. Il a confié au Figaro, n'avoir 'plus d'affinité avec grand monde, hormis Spielberg, Besson ou Polanski'. Rien que ça ! Il a aussitôt ajouté, au cas où plus personne ne lui proposerait de rôle, 'je n'ai pas dit : jamais plus' [...] 'Je ne suis pas fou' [...] 'Mais enfin, sur un plan personnel, c'est fini'.
Alain Delon estime que le cinéma authentique est en train de disparaître peu à peu. Le public actuel s'intéresse davantage aux grosses productions américaines qu'aux quelques bons films français. D'ailleurs, toujours selon Monsieur Delon, 'il ne reste qu'un déchet du cinéma français'.
On connaissait Alain Delon acteur, le voici maintenant visionnaire. Il y a une trentaine d'années, il a compris que les Américains allaient envahir le marché du septième art. A l'époque, on lui aurait ri au nez ! Il constate en tout cas maintenant que les Américains 'ont terminé la conquête' et se sont installés définitivement dans le cinéma qui rapporte. Ils ont compris que le cinéma n'était pas seulement un art mais qu'il pouvait aussi rapporter gros, que c'était une industrie. C'est pourquoi Alain Delon se sent décalé par rapport au cinéma actuel. Il faut dire qu'il n'est pas non plus tout jeune (il est né en 1935), et qu'il aspire peut-être comme tout bon travailleur à une retraite paisible. V.V.