Mon compte
    Un bon début : un documentaire qui propose une autre vision de l'éducation
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Réalisé par Xabi et Agnès Molia, "Un bon début" suit les élèves en difficulté d'une classe unique en France qui tente de changer leur destin. Un documentaire à voir au cinéma.

    Écrivain et réalisateur, Xabi Molia va et vient entre fiction et documentaire. Dans le premier registre, on lui doit 8 fois deboutLes Conquérants et Comme des rois (ainsi que le scénario de Down with the King, Grand Prix du Festival de Deauville en 2021, dont il est l'un des auteurs). Et dans le second, il présente aujourd'hui Un bon début, co-réalisé avec sa sœur Agnès.

    Il s'agit là de leur second documentaire ensemble, une dizaine d'années après Le Terrain, qui suivait différentes équipes du club de football de l'ASJ Aubervilliers. Un bon début se déroule, quant à lui, dans le milieu scolaire, mais on y retrouve cette notion de croisées de chemins, dans une classe unique en France, à Grenoble, où des élèves en situation de décrochage scolaire passent leur année de 3ème sous la responsabilité d'un enseignant spécialisé et de deux professeurs. Et effectuent dix semaines de stage en entreprise, pour les aider à ébaucher leur avenir professionnel.

    On pense évidemment à des films comme Être et avoir de Nicolas Philibert, ou la Palme d'Or Entre les murs de Laurent Cantet. Mais Un bon début est en partie né suite aux attentats du 13 novembre 2015. Et plus précisément lors des obsèques d'un ami de Xabi Molia, Matthieu, tué au Bataclan, lorsque l'un de leurs proches a pris la parole pour évoquer la mémoire du défunt, enseignant comme lui.

    J’ai été bouleversé par la personnalité des élèves, par l’intensité des échanges, et un certain sentiment d’urgence. Urgence de réparer, urgence de trouver des solutions à des situations de vie très préoccupantes

    "Instituteur de formation, Antoine [l'ami de Matthieu que le film suit, ndlr] s’est spécialisé dans le soutien d’élèves en grande difficulté", explique le réalisateur. "Au début, c’est sans doute parce qu’il ressemblait à mon ami disparu que j’ai eu envie de mieux le connaître. Chaque fois qu’il me parlait du travail accompli au sein de Starter, le dispositif dont il s’occupe à Grenoble, j’avais l’impression qu’il me racontait des scènes de film. Je suis parti deux jours là-bas pour voir cette classe au travail."

    "J’ai été bouleversé par la personnalité des élèves, par l’intensité des échanges, et un certain sentiment d’urgence. Urgence de réparer, urgence de trouver des solutions à des situations de vie très préoccupantes. Au retour, j’ai dit à ma sœur : 'Je crois qu’il y a un film'" Un sentiment qu'Agnès Molia n'a pas mis longtemps à partager : "On y est retournés tous les deux et c’est devenu une certitude. On voulait depuis longtemps retravailler ensemble, mais on attendait qu’une histoire nous tombe dessus et que ce soit une évidence. C’est ce qui s’est passé avec Antoine."

    "Il nous ramenait à un sujet qui était déjà au centre de notre premier film (Le Terrain) : l’adolescence, ce temps de mutation, si incertain, où l’on n’est plus vraiment un enfant et pas encore un adulte. Un 'âge bascule' où tout est encore ouvert. Cette incertitude, c’est quelque chose qui nous émeut beaucoup." Et c'est aujourd'hui à votre tour d'être émus, grâce à ce film qui vous fera découvrir le dispositif Starter.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top