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    Bros : une comédie romantique gay garantie sans clichés
    Maximilien Pierrette
    Dans sa tête, la comédie parfaite rassemble l’écriture de Billy Wilder, le sens du détail de Bruno Podalydès, les répliques du Splendid, l’énergie colérique de Louis de Funès, le discours social de Chaplin, les références du Palmashow, le grand n’importe quoi des ZAZ et le chaos des Marx Brothers.

    Quels sont les clichés que l'équipe de "Bros" tenait à éviter ? Réponse avec les acteurs de cette comédie romantique gay sortie dans nos salles le 19 octobre.

    Sorti ce mercredi 19 octobre dans nos salles, Bros est le nouveau film réalisé par Nicholas Stoller (Sans Sarah rien ne va, American Trip, 5 ans de réflexion), et sa troisième incursion dans le registre de la comédie romantique.

    Cette fois-ci, grâce à son co-scénariste et acteur principal Billy Eichner, il raconte l'histoire d'amour entre deux hommes. Et chaque personnage gay est incarné par un acteur LGBTQIA, une première dans un long métrage produit par un gros studio.

    Afin que le résultat soit reconnu pour ses qualités, et non par son seul côté historique, l'équipe a donc veillé à faire, avant tout, une bonne comédie romantique. Et les comédiens nous parlent des clichés qu'ils ont cherché à éviter. Ou qu'ils sont contents de ne pas avoir vu dans le scénario.

    Bros
    Bros
    Sortie : 19 octobre 2022 | 1h 56min
    De Nicholas Stoller
    Avec Billy Eichner, Luke MacFarlane, TS Madison
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    2,7
    louer ou acheter

    Billy Eichner : J'aime les comédies romantiques. J'ai grandi avec beaucoup de super comédies romantiques qu'on ne produit plus pour le cinéma aujourd'hui, pour diverses raisons.

    Des films tels que Quand Harry rencontre Sally, Eclair de lune, Annie Hall, Working Girl, Tootsie… Je les adore tous, mais l'une des choses que j'ai dites à Judd Apatow et Nicholas Stoller, avec qui j'ai fait Bros, c'est que les relations gays et les relations hétéros sont les mêmes sur certains points, mais également très différentes.

    Vous ne pouvez pas prendre la trame de Quand Harry rencontre Sally, la transposer entre deux hommes et espérer que le résultat paraisse authentique pour les personnes gays. Nos relations, nos vies amoureuse et sexuelle se déroulent différemment. Les règles sont différentes, les problèmes que nous rencontrons aussi.

    Même si nous voulions capturer l'essence de ces classiques de la comédie romantique, nous voulions nous assurer de ne pas les reproduire à l'identique. Car elles ne nous paraîtraient pas réalistes. Pas même pour les spectateurs hétéros de 2022.

    Malgré l'amour que je leur porte, ce sont des films de leur époque. Je voulais éviter les clichés qui ne s'appliqueraient pas aux personnes gays. Car ça n'était déjà pas le cas à l'époque, et ça le serait encore moins aujourd'hui.

    Luke MacFarlane : Si Harry ou Sally avaient fait un plan à trois, ça aurait fondamentalement changé les règles du film (rires). Je suis content que nous ayons pu développer une approche nouvelle de ce type d'histoire, et que ces deux hommes tombent amoureux, malgré l'idée que les gens ont des relations hétéronormées.

    Vous ne pouvez pas prendre la trame de Quand Harry rencontre Sally, la transposer entre deux hommes et espérer que le résultat paraisse authentique pour les personnes gays.

    Dot-Marie Jones : Lorsque je suis engagée pour jouer un personnage gay, c'est toujours quelqu'un d'énervé. Alors oui, Cherry l'est, mais elle a plus de cœur, ce qui a rendu ce que nous avons essayé de faire plus épanouissant.

    Eve Lindley : De mon côté, j'étais contente de ne pas me faire attaquer à l'écran. De ne pas avoir à me faire maquiller des faux bleus (rires).

    Jim Rash : Comme Bros parle également d'amitié, chacun aide à l'élever à un autre niveau. Plus que lorsqu'il n'y a qu'un personnage queer dans un film. On nous fait souvent jouer l'ami excentrique, qui est là pour donner des conseils. Il y a plusieurs scènes dans lesquelles nous sommes ensemble, et nous apprenons plus sur ces personnages dans cet environnement.

    Nous avons ici la possibilité de dire les blagues au lieu d'en être l'objet.

    TS Madison : Ici, nous avons la possibilité de dire les blagues au lieu d'en être l'objet. L'un des plus gros clichés que l'on retrouve dans les films produits par d'autres studios sur des personnages hétérosexuels, c'est qu'ils aiment envoyer des piques aux personnes gays et trans. Nous sommes toujours l'objet de la blague. Aujourd'hui, nous retournons les tables et sommes en mesure de dire les blagues. Des blagues sur eux, qui leur donnent la possibilité de rire d'eux-mêmes avec nous.

    Miss Lawrence : Il est vrai que beaucoup de moments comiques sont contre nous. Je n'ai aucun problème avec la comédie, qu'importe l'artiste ou l'auteur. Mais maintenant, le terrain est aplani. Nous avons nos propres voix, nos propres histoires à raconter, dans lesquelles nous pouvons faire nos propres blagues. Sur les hétéros notamment. Et là nous allons pouvoir voir comment ça se passe, ce que cela fait avec une chaussure à un autre pied. Jouons ! (rires)

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 20 septembre 2022

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