De quoi ça parle ?
Franck Sharko, 45 ans, est un flic bourru et solitaire. Seule sa fille est avec lui au quotidien : Eugénie s’immisce partout. Notamment dans sa nouvelle enquête dans laquelle des enfants disparaissent mystérieusement tandis qu’un vieux film des années 60 provoque chez ceux qui le regardent des comportements étranges et dangereux.
Lucie Henebelle, quant à elle, a 35 ans. Elle aussi est flic, mère célibataire. Lorsqu’elle comprend que son passé est peut-être lié à l’enquête de Sharko, elle rejoint son équipe. La rencontre des deux policiers promet dès lors d’être électrique… Mais cette enquête va surtout les conduire du Maroc au Canada pour faire la lumière sur de troubles expérimentations scientifiques.
Chaque jeudi à 21h10 sur TF1 à partir du 29 septembre, et d'ores et déjà disponible en intégralité sur Salto.
6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Pour incarner à l'écran les deux flics phares des romans de Franck Thilliez, à savoir Sharko et Henebelle, qui se rencontrent pour la première fois dans Syndrome E, TF1 et la production ont fait appel à Vincent Elbaz, qui redevient héros de série sept ans après l'arrêt de No Limit, et à la comédienne Jennifer Decker, pensionnaire de la Comédie-Française, vue à l'écran dans Hellphone, Flyboys, ou Jeanne Poisson, Marquise de Pompadour.
À leurs côtés, on retrouve notamment Emmanuelle Béart, rare à la télévision, dans le rôle de la commissaire Leclerc, Kool Shen et Bérengère Krief en collègues flics de Sharko, et Michèle Bernier dans la peau de la mère d'Henebelle. Sans oublier Anne Charrier, Samy Seghir, Richard Bohringer, ou encore Dominique Blanc dans un rôle machiavélique.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après Rebecca, Une si longue nuit, ou plus récemment Vise le coeur, qui mêlait histoire d'amour et enquêtes déjà assez sombres sur fond de peur enfantines et de traumas profondément enfouis, TF1 pousse encore un peu plus loin le curseur de ce qu'on a l'habitude de voir sur le petit écran français en matière de polar avec Syndrome E, qui débute ce jeudi soir sur TF1. Et c'est tant mieux, car on en redemande !
Habitués des séries à ambiance avec Zone blanche, qui avait déjà fait souffler un vent de fraîcheur sur les productions hexagonales il y a quelques années, le scénariste Mathieu Missoffe adapte pour la première fois à la télévision l'œuvre de Franck Thilliez, qui fait aujourd'hui partie des maîtres incontestés du thriller en France, au même titre que Jean-Christophe Grangé et Maxime Chattam. Et qui avait vu son roman La Chambre des morts (centré sur Lucie Henebelle) être porté sur grand écran en 2007.
Rappelant par moments Les Rivières pourpres, bien qu'elle soit plus audacieuse, plus imprévisible, et plus jouissive, autant dans son récit que dans son exécution, Syndrome E nous propulse dès son premier épisode très réussi dans un univers sombre, glauque, et inquiétant à souhait qui enchaîne les révélations glaçantes et les séquences chocs. Et qui, avec ses personnages abîmés par la vie mais néanmoins attachants, ses comédiens au diapason, et ses nombreux mystères envoûtants, parvient sans peine à faire rimer grand public avec risque et qualité.
Cadavres aux cerveaux arrachés, héroïne dont les yeux se mettent à saigner, images subliminales dissimulées dans un vieux film amateur à la Ring qui suscitent des accès de violence, clinique inquiétante, ou encore expérimentations sur des enfants kidnappés... rien ne nous est épargné et les amateurs de thrillers poisseux et sanglants devaient être conquis.
Évidemment, l'ensemble n'échappe pas à certaines séquences plus formatées, mais Syndrome E s'aventure assez près de l'horreur et de l'étrange pour nous emballer et se démarquer du lot des fictions télévisuelles françaises.
À la maîtrise du rythme et du suspense de Mathieu Missoffe s'ajoute la réalisation léchée et renversante de Laure de Butler. Une jeune réalisatrice qui a fait ses armes sur Profilage notamment et qui, après La Promesse, confirme tout le bien qu'on pense d'elle. Et prouve une fois de plus qu'elle possède une vraie patte et un vrai sens du drame humain, capable de retranscrire à l'écran aussi bien la noirceur de l'enquête que les blessures et les tourments de l'âme de ses personnages.
Des qualités scénaristiques et formelles que vient compléter une distribution de haut niveau. À commencer par les deux acteurs principaux de la série, parfaits dans les rôles de Sharko et Henebelle. Pour son grand retour en héros de série sur TF1, Vincent Elbaz, qu'on a récemment vu dans un registre comique sur France 2 dans Tout le monde ment, démontre une fois de plus sa large palette de jeu et se révèle tout bonnement excellent dans la peau de ce flic torturé, hanté par le fantôme de sa fille, et prêt à exploser à n'importe quelle minute.
Face à la bombe à retardement Sharko, Jennifer Decker, pensionnaire de la Comédie-Française, est la vraie révélation de la série dans le rôle d'Henebelle qui, confrontée à une affaire qui n'a rien de normal, va commencer à se poser des questions sur l'opération au cerveau qu'elle a subie lorsqu'elle était ado. Bien décidée à sauver ceux qui peuvent encore l'être - elle-même y compris ? - avant qu'il ne soit trop tard.
Le reste du casting n'a quant à lui rien n'a leur envier, de Kool Shen à Bérengère Krief étonnante en jeune flic, en passant par Samy Seghir ou Dominique Blanc, géniale dans la peau d'une antagoniste vraiment glaçante. Et on espère déjà retrouver les héros dans d'autres saisons adaptées des tomes suivants signés Thilliez. Car, après tout, TF1 présente Syndrome E comme étant "une enquête de Sharko et Henebelle", et on se dit que tout est déjà sûrement prévu pour assurer une saison 2 en cas de succès.