De quoi ça parle ?
Neuf ans après la fermeture du blog de Gossip Girl, un nouveau groupe de lycéens huppés de l'Upper East Side new-yorkais se retrouve pris pour cible sur les réseaux sociaux par la blogueuse anonyme, bien décidée à révéler tous leurs secrets.
Gossip Girl, nouvelle génération, développée par Joshua Safran d'après la série originale diffusée entre 2007 et 2012 sur The CW.
Avec Jordan Alexander, Whitney Peak, Eli Brown, Thomas Doherty, Emily Alyn Lind, Tavi Gevinson, Evan Mock, ...
Chaque vendredi à 21h05 sur TFX au rythme de trois épisodes par semaine. 12 épisodes vus sur 12.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Culte pour toute une génération, qui s'est passionnée pour les aventures de Blair, Serena, Nate, Dan, Chuck et Jenny à la fin des années 2000 sur TF1, ou l'a découverte plus tard en intégrale sur Netflix, Gossip Girl avait-elle vraiment besoin d'un reboot ?
Probablement pas. Mais à l'ère des remakes et autres revisites en tous genres, de Charmed à Roswell, en passant par Les 4400 tout récemment, le retour de la blogueuse anonyme la plus redoutable du petit écran était certainement inévitable.
Chapeauté par Joshua Safran (Quantico), qui faisait déjà partie des scénaristes et producteurs exécutifs de la série originale, ce Gossip Girl, nouvelle génération nous ramène donc à New York, sur les marches du MET, près de dix ans après la fin des manigances de Dan Humphrey. Une bande de lycéens huppés de l'Upper East Side devient la cible d'une nouvelle Gossip Girl, qui sévit dorénavant par le biais d'un compte Instagram trop bien informé.
L'intrigue du pilote débute lorsque Zoya Lott (Whitney Peak), une adolescente de 14 ans originaire de Buffalo ayant décroché une bourse d'études, rejoint le lycée privé de Constance Billard (que les fans connaissent bien) et retrouve sa demi-soeur, Julien Calloway (Jordan Alexander), influenceuse star et "queen bee" de l'école, qu'elle n'a jamais connue car leurs pères respectifs se détestent.
Et alors que Julien semble prête à intégrer Zoya au sein de son cercle social, composé de son petit-ami Obie (Eli Brown), du couple Audrey-Aki, ou de Max Wolfe (Thomas Doherty), qui n'a rien à envier à Chuck Bass, tout ne va évidemment pas se passer comme prévu. Et les rivalités vont surgir, ou ressurgir, drama oblige. Mais malheureusement, tout ça est un peu trop dépourvu de mordant.
Et les héros, qui peinent à masquer qu'ils sont des versions retravaillées des héros de la série originale - Audrey est la nouvelle Blair, Julien la nouvelle Serena, et Obie un mélange entre Nate et Dan - nous rappellent simplement à quel point Leighton Meester, Blake Lively, ou Penn Badgley manquent à ce reboot sous forme de suite, qui mentionne leurs personnages à quelques occasions sans qu'ils n'apparaissent jamais à l'écran. Pour le moment tout du moins.
Plus diverse dans les personnages qu'elle met en scène et dans les sexualités dépeintes au fil des épisodes - là où la série originale était quasi exclusivement blanche et hétérosexuelle - cette nouvelle version de Gossip Girl passe aussi quelque peu à côté de son sujet, tant elle ne fait rien des disparités sociales qui existent à New York, encore plus dans l'Amérique d'aujourd'hui (après tout, Zoya est censée être la nouvelle Jenny/Dan Humphrey, étrangère à cet univers fait d'argent et de paillettes).
Elle évoque également le Covid puis l'oublie aussitôt. Et peine à s'inscrire pleinement dans l'époque actuelle, au-délà d'une bande-son efficace rythmée par les tubes de Billie Eilish ou Ariana Grande. Comme si peu de choses avaient changé depuis 2012, si ce n'est la domination des réseaux sociaux. Un constat un peu étonnant de la part de Joshua Safran et de la plateforme HBO Max.
Heureusement, même si le premier épisode se révèle assez laborieux et bien trop gentillet, tout n'est pas raté dans ce reboot qui a la bonne idée de proposer un twist de taille par rapport à la série qui l'a précédé : l'identité de Gossip Girl est révélée dès le début et n'est donc pas un mystère pour le téléspectateur.
Un bon moyen de rebattre les cartes, de ne pas commettre les mêmes erreurs, et de s'intéresser aux conséquences que de telles manigances et de tels coups bas peuvent avoir sur la ou les personnes qui se cachent derrière le compte Insta tant redouté. Ce qui n'avait jamais pu être exploré avec Dan.
De plus, au fil des épisodes, certains personnages parviennent à gagner en épaisseur et se révèlent finalement assez attachants. À l'image de Julien, plus complexe qu'on ne pouvait le penser, de Max, qui pourrait bien être le personnage le plus intéressant et le plus touchant de la série (et pas juste un Chuck bis), ou encore d'Audrey, qui jouit d'une relation compliquée avec sa mère qu'on espère voir développée, et se retrouve bien vite au cœur d'un triangle amoureux tout ce qu'il y a de plus croustillant avec Aki et Max.
Un triangle qui va connaître des hauts et des bas au cours des 12 épisodes de la première saison et qui justifie presque à lui tout seul qu'on donne quand même une chance à cette nouvelle génération d'Upper East Siders. Même si le côté ultra soap de la série originale lui fait cruellement défaut.
Espérons alors que la saison 2, qui devrait arriver sur HBO Max dans les mois à venir, saura retrouver le mordant de la série originale qui, si elle était loin du chef-d’œuvre, avait au moins le mérite de ne jamais nous ennuyer avec ses twists et ses révélations à la pelle. Et comme on sait déjà que Georgina Sparks (Michelle Trachtenberg) fera son grand retour dans ces épisodes, on se dit qu'il y a encore de l'espoir.
Nous avons rencontré l'équipe du reboot :