Depuis la déchirante mini-série irlandaise Normal People, diffusée en 2020, Daisy Edgar-Jones figure sur la liste des jeunes actrices montantes à suivre de près. Elle poursuit sa carrière avec le long-métrage Là où chantent les écrevisses, dont elle est l'héroïne et qui est sorti au cinéma le 17 août.
Fille d’une monteuse et d’un directeur de chaînes de télévision – qui a lancé Big Brother en Grande-Bretagne –, la jeune Londonienne s’intéresse à la comédie dès l’adolescence et rejoint à 14 ans une troupe junior, The National Youth Theatre. C'est grâce aux pièces dans lesquelles elle s'illustre qu'elle rencontre son agent et commence à courir les castings dès 16 ans. D'un naturel timide et réservé, la comédie lui permet de camper des personnages au caractère bien différent du sien.
C’est à la télévision qu’elle fait en 2016 ses véritables débuts d’actrice dans la sitcom Cold Feet, qui met en scène la vie d’une bande de trentenaires à Manchester. Toujours pour le petit écran, elle fait des apparitions dans la série policière Affaires non classées, le programme en costumes Gentleman Jack, consacré à pionnière LGBTQ + Anne Lister, et La Guerre des mondes, nouvelle adaptation du classique SF de H.G. Wells.
Là où chantent les écrevisses avec Daisy Edgar-Jones : la révélation de Normal People dans l'adaptation d'un best-sellerMais c’est en 2020 que son talent éclate au grand jour avec Normal People. Adaptée du best-seller de Sally Rooney, la série suit la relation amoureuse complexe de deux individus que tout sépare, depuis leur rencontre au lycée jusqu’à leurs études universitaires. À l’instar de son partenaire de jeu, Paul Mescal, l'actrice tient ici le premier grand rôle de sa carrière. La justesse et la sensibilité de leur jeu est saluée par la critique et Daisy Edgar-Jones décroche une nomination aux BAFTA et aux Golden Globes en 2021. Elle se souvient, au micro d'AlloCiné : "Sur le tournage, nous n’étions pas conscients de l’ampleur que cela pourrait prendre. On ne pensait même pas que la série allait être vue."
Cette année, la jeune femme est au générique de pas moins de trois productions qui, coïncidence, abordent toutes les violences faites aux femmes. Dans Fresh, comédie noire sanglante sortie directement sur Disney+, elle campe une célibataire lassée des applications de rencontre qui tombe sous le charme de Sebastian Stan. Mais la romance tourne au cauchemar lorsque ce dernier dévoile ses véritables intentions. L'occasion pour la comédienne de se frotter à un registre plus mordant.
À la fin du mois de juillet, les spectateurs français ont pu la retrouver au générique de la mini-série Sur ordre de Dieu, inspirée d'une histoire vraie qui a choqué l’Amérique et disponible en France sur Disney+. Elle y est Brenda, une femme fougueuse et ambitieuse qui refuse de se laisser assujettir par les hommes de la communauté mormone dont elle fait partie. Une personnalité qui jure aux yeux de sa belle-famille et qu'elle va payer au prix fort.
Enfin, Daisy Edgar-Jones enchaîne avec un autre personnage féminin fort. Elle est au cinéma depuis le 17 août la tête d'affiche de Là où chantent les écrevisses, tiré du best-seller du même nom. Elle se glisse dans la peau d'une marginale, abandonnée à sa naissance et ayant grandi dans les marais de Caroline du Nord, qui devient la principale suspecte d'une affaire de meurtre. "Elle fait sans cesse preuve de force et d’une formidable capacité de résilience, tout en conservant sa curiosité délicate et son rapport intime à la nature", souligne-t-elle au sujet de son personnage. Pour les besoins du film, elle a appris à manoeuvrer un canot et s'est familiarisée avec l'environnement des marais, la faune, la flore et la topographie. Elle a dû dissimuler son accent londonien et apprendre à parler comme une femme du Sud des Etats-Unis des années 60.
Reese Witherspoon, productrice du film, ne tarit pas d'éloges sur elle : "Daisy Edgar-Jones est une actrice hors pair. Elle a su incarner un personnage aux facettes multiples. On sent toute la fragilité et toute la férocité de Kya dans son jeu." Nul doute que l'on n’a pas fini d'entendre parler de la comédienne, attendue dans une autre adaptation d'un classique de la littérature dont le titre est encore secret.