De quoi ça parle ?
Vincent Verner. Un flic qui n’est plus flic, viré par sa hiérarchie pour son obsession de la vérité. Un caractériel incapable de mentir. Alice Mojodi, une procureure d’à peine 30 ans issue de la diversité. Avec Malory et de Grève, une pirate informatique et un fils de famille en rupture de ban, ils forment le groupe des Affaires Sensibles. Autrement dit le groupe des affaires de M... !
Mais il leur faut un dernier atout. Ce sera Verner, repêché dans une librairie spécialisée dans le polar car ce franc tireur connaît mieux que personne toutes les techniques d’enquêtes sans être cadenassés par les lourdeurs du code pénal. Leurs cibles : les personnalités puissantes, du milieu des affaires, du star-system et du monde politique, habituellement intouchables. Leur règle : comme celles et ceux sur qui ils enquêtent, n’en avoir aucune…
Mercredi 31 août à 21h10 sur France 2
C'est avec qui ?
Actuellement au générique sur Salto du thriller Syndrome E, qui sera prochainement diffusé sur TF1, Vincent Elbaz (No Limit) prête ses traits à Antoine Verner, le héros ex-flic de Tout le monde ment, qui a été viré pour être allé au bout de la vérité d'une enquête.
À ses côtés, Mariama Gueye (Drôle) incarne Alice Mojodi, jeune procureure nommée à la tête des Affaires sensibles, tandis que Joséphine de Meaux (César Wagner) et Thomas Silberstein (Kepler(s)) campent quant à eux les deux autres membres de l'équipe : Malory, flic spécialisée dans le piratage informatique, et Julien de Grève, qui connaît les codes et les manières de la haute bourgeoisie comme personne.
Enfin, le reste de la distribution comprend Anne Girouard (Kaamelott) dans le rôle d'Isabelle, la voisine de palier de Verner, et Jacky Berroyer en ancien braqueur de banque reconverti en libraire spécialisé dans le polar - et accessoirement patron et ami inséparable d'Antoine. Sans oublier Nicolas Marié (Adieu les cons, Les Mystères de la chorale) dans le rôle de Charles Favan, grand patron dans l’industrie de l’automobile qui est impliqué au premier plan dans la première affaire du groupe des Affaires sensibles.
GILLES GUSTINE/FTV/CPB films
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après La Doc et le véto ou Les Pennac, qui sont toutes les deux passées par la case pilote avant de devenir des séries, France Télévisions continue sa politique de téléfilms tests avec Tout le monde ment, qui est diffusé ce soir sur France 2 et pourrait donc revenir prochainement sur la chaîne avec de nouveaux épisodes en cas de succès.
Et si l'on pouvait craindre que le téléfilm d'Hélène Angel (Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?) ne soit qu'une comédie policière de plus sans réelle âme, commandée simplement pour surfer sur le succès de HPI, Tout le monde ment se révèle bien vite être une jolie surprise. Qui doit son efficacité à sa galerie de personnages attachants, au savoir-faire d'Olivier Norek (Code 93, Surface), capitaine de police devenu romancier et scénariste, et à son propos, plus politique qu'il n'y paraît.
À la manière de Crimes parfaits ou de son illustre modèle Columbo, cette nouvelle fiction policière ne repose pas sur la recherche de l'identité du coupable - son visage et son nom sont connus du téléspectateur dès une première séquence plutôt réussie - mais au contraire sur la manière dont les héros vont réussir à le coincer.
GILLES GUSTINE/FTV/CPB films
Guest de choix de ce pilote, Nicolas Marié est d'ailleurs parfait dans le rôle de Favan, le grand méchant de la première enquête du groupe des Affaires Sensibles. Un grand patron sans scrupule qui laisse évidemment le sale boulot aux autres et se penche intouchable. Quoi qu'il arrive. Mais c'était sans compter sur Vincent Verner et son équipe de flics marginaux et anticonformistes qui vont tout faire pour l'arrêter et prouver qu'il est derrière le meurtre qu'ils essayent d'élucider.
Déjà à l'origine de la très bonne série de France 2 Les Invisibles, qui reviendra bientôt pour une saison 2, le scénariste Olivier Norek retrouve avec Tout le monde ment les thématiques et les ambiances qui lui sont chères, avec un groupe de flics tout sauf conventionnel et une réflexion éminemment politique, puisqu'il égratigne ici sévèrement les puissants, après s'être notamment intéressé à l'écologie dans son roman Impact, paru en 2020.
GILLES GUSTINE/FTV/CPB films
À mille lieues du torturé et borderline Sharko qu'il campe dans Syndrome E, Vincent Elbaz semble s'amuser comme un petit fou à incarner Verner, ce flic qui a été viré de la police pour être trop loin dans sa recherche de la vérité et qui ne lâche rien. Et son plaisir est évidemment communicatif. Autour de lui, Marima Gueye, qui continue de crever l'écran après Drôle et Sophie Cross, Joséphine de Meaux, et Thomas Silberstein complètent à merveille cette équipe des Affaires Sensibles qui est vraiment la bonne idée de Tout le monde ment.
En effet, voir ces quatre personnages qui, a priori ne sont pas faits pour s'entendre et collaborer, faire petit à petit sens ensemble et unir leurs forces pour opérer en dehors des lignes, voire du code pénal, et ainsi arriver à leurs fins est un régal. Alors tant pis si l'enquête n'est pas, en elle-même, d'une folle originalité. C'est vraiment la manière dont opère cette équipe, et la comédie qui émane de leurs caractères bien trempés, qui font tout le sel du téléfilm.
Il ne reste donc plus qu'à espérer que Tout le monde ment, qui est bien plus réussi que Poulets grillés, diffusés récemment sur France 3 dans la même veine, parvienne à trouver son public afin que d'autres enquêtes du groupe des Affaires sensibles voient le jour.
