Lancée depuis le 5 août sur Netflix, la série Sandman adaptée de l’œuvre de Neil Gaiman ne fait pas partie du fameux DC Universe, cet univers d’œuvres interconnectées fabriqué sur le même modèle que le Marvel Cinematic Universe. Au vu des récents bouleversements au sein du DC Universe – entre l’annulation de The Flash celle du film Batgirl – c’est peut-être une bonne nouvelle.
En effet, les romans graphiques par Neil Gaiman ont été publiés entre 1989 et 1996 sous le label Vertigo qui est une collection de DC Comics. Les premiers numéros de The Sandman ont vu John Constantine et des membres de la Justice League apparaître. La super-héroïne la moins connue de DC, nommée Element Girl s’est même retrouvée au centre d'une unique histoire de The Sandman, intitulée "Façade".
Finalement, les comic books de Neil Gaiman "ont en quelque sorte fini par errer chez eux", comme l'a dit l’auteur dans une interview à Variety. Ce processus n'a fait que s'accélérer avec le temps, dans la mesure où, alors qu'il continuait à écrire, Gaiman a commencé à prétendre que The Sandman avait toujours existé séparément de l'univers DC à proprement parler. Ou, comme il le dit :
Son monde rejoint de plus en plus le nôtre et devient de moins en moins un monde dans lequel des combattants du crime en costumes volent etc, ce qui signifie qu'à la fin de The Sandman, il avait sa propre esthétique qui n'était plus vraiment le DC Universe.
La plupart des caméos de super-héros issus de DC dans les romans graphiques de The Sandman sont assez superflus côté intrigue, ce qui a simplifié la tâche des showrunners lors de l’adaptation. À l’exception de John Constantine. Dans ce cas, le Hellblazer a été remplacé par un autre détective occulte qui a pris la forme de Johanna Constantine (Jenna Coleman), un personnage dont l'ancêtre, Lady Johanna Constantine, joue également un rôle clé dans les comics originaux.
Ensuite, il y a la question de John Dee (David Thewlis), alias Doctor Destiny, un super-méchant de DC Comics qui est juste un peu trop vital pour The Sandman pour être évincé de la version série. Et en même temps, ce n'est pas un personnage célèbre non plus, donc son inclusion semble moins problématique.
Ce qui nous amène à une autre question qui préoccupait Neil Gaiman lors du développement de The Sandman avec David S. Goyer et Allan Heinberg. "Nous ne voulions pas d'une série où il fallait avoir lu tout un tas de bandes dessinées publiées en 1988 et 1989 pour comprendre ce qui se passe", a-t-il expliqué à Variety. Il a également précisé que la présence de Doctor Destiny dans la série n'était pas une manière de faire allusion aux futurs caméos de la Justice League comme dans ses comics :
"Eh bien, a) Non et b) La Justice League n'a pas été recomposée depuis environ 29 ans, à ce stade", déclare Gaiman. "Ce groupe s'est dissous en 1996. Non, nous n'introduisons pas la Justice League de 1988."
Au contraire, l'absence de connexions avec DC ne devrait que profiter à Sandman sur le long terme et aider la série à réaliser pleinement son potentiel en misant seulement sur sa propre identité.