Après Le Collier rouge, sorti en 2018, Jean Becker, 84 ans, est de retour derrière la caméra avec Les Volets verts.
Le film dresse le portrait d’un monstre sacré, Jules Maugin (Gérard Depardieu), un acteur au sommet de sa gloire dans les années 70. Sous la personnalité célèbre, l’intimité d’un homme se révèle.
Le long-métrage est adapté du roman du même nom écrit par Georges Simenon, publié en 1950 aux Presses de la Cité. Ironie du sort, Gérard Depardieu a campé Maigret au cinéma cette année, également adapté du romancier belge.
GENÈSE DU PROJET
Par ailleurs, le projet a été initié par Depardieu en 2017. Au détour d'une conversation, le comédien a conseillé aux producteurs Michèle et Laurent Pétin de lire le livre.
Les producteurs achètent les droits du roman auprès du fils de son auteur, John Simenon. Ils chargent ensuite Jean-Loup Dabadie de l'adapter.
Le célèbre metteur en scène écrit une première version du scénario avant de décéder en mai 2020 à l'âge de 81 ans. Bertrand de Labbey, agent de Dabadie et Depardieu, propose alors aux producteurs de confier le projet à Jean Becker.
Très emballé, le réalisateur s'empare des Volets verts. Il est en terrain connu puisqu'il avait déjà fait tourner Gérard Depardieu dans Elisa (1995) et La Tête en friche (2010).
C’est avec détermination que Jean Becker travaille sur le projet. " Il se fraie rapidement son chemin dans le scénario et le met « à sa main », ajoutant des touches personnelles, adaptant parfois les dialogues aux comédiens qu’il choisit", confient Michèle et Laurent Pétin.
UN FILM MÉTA SUR DEPARDIEU ?
Selon Jean Becker, Les Volets verts est une chronique centrée sur la vie d’un acteur et de tout ce qui se passe autour de lui (son chauffeur, son habilleuse, etc.).
"Je trouvais que ça relatait assez bien tout ce que j’avais pu observer personnellement de la vie de ces comédiens que j’ai bien connu", expose le cinéaste.
D'après le metteur en scène les comédiens vivent une existence survoltée, tout le temps ou très souvent en représentation sur la scène, sur un plateau de cinéma ou ailleurs.
"On demande à Maugin d’être un autre tout en essayant de garder sa personnalité, obligé d’aller chercher des émotions tout au fond de lui-même quitte à se faire mal. Souvent, ils ont besoin de s’aider pour arriver à le supporter soit avec l’alcool soit avec la drogue : pour Maugin c’est l’alcool", explique Jean Becker.
UN DUO ICONIQUE
Par ailleurs, Fanny Ardant et Gérard Depardieu ont déjà travaillé ensemble une dizaine de fois. Pour Jean Becker, ils renvoient à ces couples d’acteurs très connus qui existaient à une époque, comme Simone Valère et Jean Desailly, Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault ou Delphine Seyrig et Sami Frey.
"Dans la vie, Depardieu éprouve un amour profond pour Fanny Ardant. Donc leur complicité dans la vie se retrouve aussi dans le film et il n’est pas nécessaire de l’expliquer. Dans Les Volets verts, il se conduit comme un soupirant vis-à-vis d’elle parce qu’il sent qu’elle va lui échapper", souligne-t-il.
Les Volets verts est sorti au cinéma le 24 août.