Quatre ans après son prix Un Certain Regard pour son long-métrage fantastique Border, le réalisateur suédois d'origine iranienne Ali Abbasi offre une oeuvre diamétralement opposée. Après un passage en Compétition au Festival de Cannes où il a été distingué par un prix d'interprétation féminine pour son actrice Zar Amir Ebrahimi, le film Les Nuits de Mashhad est aujourd'hui diffusé dans les salles de cinéma françaises.
Dans ce thriller noir viscéral, Zar Amir Ebrahimi incarne Rahimi, ne journaliste tiraillée entre ses obligations et ses convictions qui enquête sur Saeed Hanaei, vétéran de guerre se sentant investi d’une mission divine en "nettoyant la ville de Mashhad du péché" par le meurtre de prostituées. La jeune femme va se mettre en danger pour trouver l'identité de l'assassin et faire régner la vérité et la justice.
Un tueur en série qui a secoué l'opinion iranienne
Il faut savoir que Les Nuits de Mashhad est basé sur une véritable histoire. Saeed Hanaei a réellement existé. Né en 1962, ce vétéran de guerre devenu maçon a tué seize femmes entre 2000 et 2001 avant d'être arrêté par les autorités.
Cet homme marié et père de trois enfants ciblait les travailleuses du sexe et les femmes droguées dans la ville de Mashhad. Il a déclaré à la cour qu'il avait commencé cette série de féminicide pour éradiquer la corruption et laver la ville de Mashhad de ses péchés, mais aussi parce que sa femme avait été confondue avec une prostituée.
Saeed Hanaei a été surnommé l'Araignée par la presse iranienne car il attirait ses victimes chez lui avant de les étrangler et de jeter leurs corps. Après son arrestation par la police, l'opinion iranienne a été divisée et certains habitants conservateurs de Mashhad sont devenus des partisans et ont soutenu "sa cause". Le 8 avril 2002, Saeed Hanaei a été jugé coupable et a été pendu dans la prison de Mashhad.