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    The Sadness : quelle interdiction pour ce film de zombies à la violence insoutenable ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Passé par Locarno, L'Étrange Festival ou encore Gérardmer, "The Sadness" sort ce mercredi 6 juillet dans nos salles. Et sa réputation de film gore n'est pas usurpée, à tel point qu'il est frappé d'une lourde interdiction.

    ÇA PARLE DE QUOI ?

    Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C'est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l'esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles qu'elles n'auraient jamais pu imaginer...

    QUI RÉALISE ?

    Ce long métrage taïwanais est le premier écrit et réalisé par Robert Jabbaz, metteur en scène canadien qui avait auparavant signé quatre courts métrages entre 2013 et 2020. Dont Great Daena : Act One, son baptême du feu, sur lequel il officiait également comme chef opérateur, comédien de doublage et animateur.

    The Sadness
    The Sadness
    Sortie : 6 juillet 2022 | 1h 40min
    De Rob Jabbaz
    Avec Regina Lei, Berant Zhu, Tzu-Chiang Wang
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    2,8
    Voir sur Prime Video

    QUELLE INTERDICTION EN SALLES ?

    The Sadness est interdit aux moins de 16 ans avec avertissement. Comme J'ai rencontré le diable, Irréversible, Saw 4Pleasure ou Martyrs, qui avait même frôlé l'interdiction aux moins de 18 ans. Le long métrage signé Robert Jabbaz écope donc d'une classification rare en France. Mais totalement justifiée. Car s'il est commun de dire qu'il faut être solide sur ses appuis devant un film d'horreur, ça n'est vraiment pas exagéré dans le cas de celui-ci.

    Et il commence d'ailleurs très fort, avec une mort qui risque fort de vous faire bondir sur votre siège en même temps que vous faire passer l'envie de tout plat à base de friture. "J'espère que vous avez le cœur bien accroché, car c'est une véritable boucherie à l'intérieur", disait-on au commissaire Bialès (Gérard Darmon) dans La Cité de la peur. Et cela vaut également pour The Sadness. Le jeu de mots en moins, les hectolitres de sang en plus.

    Montrant comme les aspects les plus noirs de l'âme humaine se retrouvent exacerbés par ce virus, le long métrage va très loin. Presque trop, comme lors de cette scène impliquant un œil crevé, qui devrait provoquer bon nombre de soulèvements d'estomac. Tout en restant majoritairement dans la suggestion.

    ESC Films

    Force est de reconnaître que Robert Jabbaz parvient globalement à éviter la complaisance dans laquelle il aurait été facile de tomber. Et qui viendrait atténuer la portée de ce que le réalisateur et scénariste cherche à raconter avec cette histoire de virus que beaucoup n'estiment d'abord "pas plus dangereux qu’une grippe", avant de changer d'avis s'ils le peuvent encore et n'ont pas eux-mêmes été contaminés.

    Toute ressemblance avec des propos entendus au début d'une autre pandémie, plus récente et vraie, n'est évidement pas un hasard. Pas plus que le fait que des scènes de contamination ayant lieu dans des transports en commun ou à l'hopital nous parlent forcément le plus. Sans abuser des parallèles trop gros, le film parle donc de nous et de nos comportements en temps de crise. Avec beaucoup de sang et de chocs, si bien qu'il aurait également mérité de s'appeler "The Madness" ("La Folie").

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