Compétition officielle, réalisé par Mariano Cohn et Gastón Duprat, nous présente un homme d'affaires milliardaire qui décide de faire un film pour laisser une empreinte dans l'Histoire.
Il engage alors les meilleurs : la célèbre cinéaste Lola Cuevas, la star hollywoodienne Félix Rivero et le comédien de théâtre radical Iván Torres. Mais si leur talent est grand… leur ego l’est encore plus !
Cette superstar, incarnée par Antonio Banderas, va se retrouver confronté aux méthodes insolites de cette réalisatrice excentrique, campée par Penélope Cruz.
Mais saviez-vous que les deux comédiens s'étaient déjà rencontrés par deux fois sur un plateau de cinéma ?
LES AMANTS PASSAGERS
En 2013, le mythique cinéaste espagnol Pedro Almodóvar réunit ce duo iconique dans Les Amants passagers.
Cette savoureuse comédie réunit des personnages hauts en couleurs pensant vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico.
Une panne technique (une sorte de négligence justifiée, même si cela semble contradictoire ; mais, après tout, les actes humains le sont) met en danger la vie des personnes qui voyagent sur le vol 2549 de la compagnie Península.
Les pilotes s'efforcent de trouver une solution avec le personnel de la tour de contrôle. Le chef de la cabine et les stewards sont des personnages atypiques et baroques, qui, face au danger, tentent d'oublier leur propre désarroi et se donnent corps et âme pour que le voyage soit le plus agréable possible aux passagers, en attendant que la solution au problème soit trouvée.
La vie dans les nuages est aussi compliquée que sur terre, pour les mêmes raisons, qui se résument à deux mots : "sexe" et "mort".
Les passagers de la Classe Affaire sont : un couple de jeunes mariés, issus d'une cité, lessivés par la fête du mariage ; un financier escroc, dénué de scrupules, affligé après avoir été abandonné par sa fille ; un don juan invétéré qui a mauvaise conscience et qui essaie de dire au revoir à l'une de ses maîtresses ; une voyante provinciale ; une reine de la presse du cœur et un Mexicain qui détient un grand secret.
Chacun d'eux a un projet de travail ou de fuite à Mexico. Ils ont tous un secret, pas seulement le Mexicain. La vulnérabilité face au danger provoque une catharsis générale, aussi bien chez les passagers qu'au sein de l'équipage.
Cette catharsis devient le meilleur moyen d’échapper à l’idée de la mort. Sur fond de comédie débridée et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux sensationnels qui les aident à oublier l’angoisse du moment.
DOULEUR ET GLOIRE
Après Les Amants passagers, Pedro Almodóvar revient à la charge en associant à nouveau Antonio et Penélope dans Douleur et gloire en 2019.
S'ils partagent l'affiche de ce long-métrage, les deux stars ne se donnent pas la réplique. Banderas se glisse dans le costume d'un cinéaste sur le déclin, en proie à ses névroses mélancoliques. Quant à Penélope, elle campe la mère du réalisateur dans des flashbacks.
L'oeuvre raconte une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance.
Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent.
L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.
Pour sa performance, Antonio Banderas a remporté le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2019. Sa prestation lui a également valu une nomination à l'Oscar du meilleur acteur en 2020.
Douleur et Gloire vient achever une trilogie composée de La Loi du désir et La Mauvaise Éducation. Si Pedro Almodovar n'avait pas initialement pour but de créer cette trilogie, il s'avère que ces trois longs métrages ont pour personnage principal un réalisateur et portent sur le désir et la fiction cinématographique.
"La façon dont la fiction s’entremêle avec la réalité diffère d’un film à l’autre. Fiction et vraie vie sont les deux faces d’une même pièce de monnaie et dans la vraie vie, il y a toujours de la douleur et du désir", a précisé le cinéaste.
À noter que l'appartement du personnage d'Antonio Banderas, de la décoration aux meubles, est une reproduction de celui de Pedro Almodovar. L'assistant du chef décorateur allait même parfois chercher directement des objets chez le réalisateur pour les besoins d'une scène.
Le directeur de la photographie José Luis Alcaine se rendait également sur place pour observer la lumière à plusieurs moments de la journée et la reproduire en studio.
De son côté, l'acteur était coiffé comme le cinéaste, en plus de porter ses vêtements. Cependant, il n'a pas cherché à imiter son modèle, bien que celui-ci le lui ait permis : "Il avait raison : son personnage n’était pas moi, mais il était en moi", a-t-il indiqué.