Boyz'n the Hood, sous titré "La loi de la rue" est devenu avec les années un film culte des années 90. Mais si beaucoup connaissent le titre qu'Ice Cube a signé sur la BO ou le titre éponyme du groupe de rap N.W.A., ce film mémorable semble peu à peu tomber dans l'oubli. Le voici néanmoins disponible sur Netflix, prêt à être vu par un nouveau public.
Se déroulant dans le ghetto South Central à Los Angeles, on y suit Tre (Cuba Gooding Jr.), qui se fait renvoyer de son école pour avoir déclenché une bagarre ainsi que ses deux amis Ricky (cherchant à atteindre les bancs de l'université, joué par Morris Chestnut) et Doughboy, un délinquant (joué par Ice Cube).
Le film débute avec un groupe d'enfants exposé à la violence de son quartier. Avant d'arriver à l'école, ils se rendent dans une ruelle ensanglantée, car un homme a été tué il y a peu. Sur le chemin, l'un d'entre eux commente que deux de ses frères ont déjà subi une blessure par balle. Le ton est donné, South Central est un endroit dangereux et violent.
Il est évident que le réalisateur John Singleton (alors âgé d'à peine 22 ans) ne souhaite pas faire un film multipliant les fusillades, mais plutôt faire comprendre que la violence est partout au quotidien dans ce quartier, parfois sans qu'un coup de feu ne soit tiré. Afin de pointer sans montrer, il utilise par exemple le personnage de Chris, cloué dans un fauteuil roulant depuis une agression. Il passe aussi par les parents des enfants, effrayés pour l'avenir et même la survie de leurs progénitures.
Boyz’n The Hood est souvent comparé à un autre long métrage sorti deux ans plus tard, Menace II Society. Ce dernier met clairement en scène le trafic de drogues et les violences, tandis que Boyz’n The Hood montre peu cet aspect (hormis dans le dernier tiers), mettant plutôt l'accent sur une relation père/fils compliquée (un père complexe, incarné avec droiture par Laurence Fishburne) et le destin de Tre pour ne pas finir dans la délinquance.
Pionnier dans la représentation de la communauté afro-américaine des années 90 à l'écran, suivant les pas du cinéma social relancé par Spike Lee avec Do The Right Thing, Boyz’n The Hood sera le film américain le plus rentable de l'année 1991, prouvant qu'il a su toucher le très grand public, et mérite pour toutes ces raisons, d'être redécouvert sans plus tarder.