Prix du jury lors du Festival du Film d'animation d'Annecy 2021, Ma famille afghane se déroule à Kaboul en 2001. Herra, une jeune femme d’origine tchèque, décide de tout quitter pour suivre celui qui deviendra son mari, Nazir.
Elle devient alors la témoin et l’actrice des bouleversements que sa nouvelle famille afghane vit au quotidien. En prêtant son regard de femme européenne, sur fond de différences culturelles et générationnelles, elle voit, dans le même temps son quotidien ébranlé par l’arrivée de Maad, un orphelin peu ordinaire qui deviendra son fils.
Adapté du roman Freshta de Petra Procházkova, le long-métrage mis en scène par Michaela Pavlatova est une oeuvre profondément humaine dans laquelle l'auteure, en s’inspirant de son propre parcours, a su transposer avec empathie les efforts des femmes afghanes pour vivre libres dans l’Afghanistan post-Talibans.
La cinéaste de Repete et Tram, explique dans le dossier de presse du film :"Je condamne, tout comme Petra, les violences infligées aux femmes derrière les murs de leurs foyers et toute violation de leurs droits.
Cette situation initiale des femmes afghanes, décrites dans le roman me met mal à l’aise, en tant qu’européenne, et me semble inacceptable et condamnable. Grâce à son regard singulier, Petra envisage ce monde de l’intérieur et témoigne d’une sensibilité palpable.
Il s’agit d’êtres humains, de chair et de sang, tous différents et singuliers, qui vivent en Afghanistan. Même dans un enfer aussi banal soit-il, les femmes peuvent vivre un véritable et grand amour, de petites joies et de grands chagrins qui méritent notre attention."
Un sujet qui résonne tristement avec l'actualité maintenant que les Talibans, qui ont dirigé l'Afghanistan entre 1996 et 2001, ont repris le pouvoir.
Pour la réalisatrice tchèque, l'animation s'est très vite imposée pour cette adaptation. Elle explique :"L’animation rend l’histoire plus accessible et plus limpide. Dans le même temps, l’élégance des images, la possibilité de dépouiller les plans et d’aller à l’essentiel ont resserré l’intrigue et donné plus de force aux situations les plus cruciales.
Je n’ai pas cherché à styliser l’image outre-mesure, comme l’animation peut y inciter, mais j’ai utilisé les outils de ce moyen d’expression de manière naturelle, toujours au service de l’atmosphère et du récit. Je ne voulais surtout pas mettre en avant l’esthétique, mais, bien au contraire, faire en sorte que le spectateur oublie la forme pour s’attacher à l’histoire et aux personnages."
Mais la grande force du roman et du film réside dans le fait qu'il s'agisse d'une histoire universelle. Il est question de vie de famille, de couple, de quête du bonheur et de reconnaissance, face aux événements inattendus qui se déroulent autour d’eux.
Ma famille afghane est à découvrir au cinéma à partir de ce mercredi, dès 12 ans.