AlloCiné : Cette quatrième saison de Balthazar marque un vrai renouveau pour la série. En tant que collaborateur artistique, avez-vous participé aux discussions avec la chaîne, la production, et Hélène de Fougerolles qui ont mené à la décision de faire partir le personnage d’Hélène Bach ? Vous aviez la sensation d’avoir fait le tour de la romance impossible entre Balthazar et Hélène ?
Tomer Sisley : Ce n’est pas tant le fait d’être arrivé au terme de l’histoire entre Balthazar et Hélène Bach. Je ressentais surtout le besoin pressant pour la série de se renouveler et de se mettre en danger. On sortait de trois saisons qui avaient très bien marchées. La troisième encore plus que les deux précédentes.
Je suis fan de séries, j’adore ça. Et souvent, par expérience, en tant que spectateur sur les séries que j’aime, je me rends compte que les saisons 3, 4, ou 5 sont souvent des saisons clés, avec lesquelles peut facilement arriver une lassitude. Et je n’avais vraiment pas envie que cela soit le cas sur Balthazar. Je ne voulais surtout pas qu’on stagne et qu’on continue d’appliquer les mêmes formats qui marchent, même si ça aurait été très facile de tomber là-dedans.
D’où les nouveaux personnages qui arrivent en saison 4. Et la multitude de révélations autour de Balthazar : où a-t-il grandi ? Est-ce qu’il a des frères et des sœurs ? Pourquoi il s’imagine parler avec les morts ? Toutes ces questions auxquelles la saison 4 apporte des réponses.
Est-ce que, derrière cette logique, il y avait aussi l’idée qu’une saison qui aurait montré Balthazar et Hélène en couple n’aurait pas été très intéressante ? Et que Balthazar n’aura peut-être, en fin de compte, jamais vraiment droit à l’amour ?
Vous êtes bien défaitiste (rires) ! On verra. Je ne m’avancerai pas là-dessus. Mais ce qui est sûr c’est qu’au début de la saison 4, on le retrouve en miettes. Il a failli crever par terre en perdant tout son sang. La femme avec qui il aurait certainement finalement dû se marier est partie. La femme avec qui il s’est marié est la personne qui a tué la femme de sa vie il y a 14 ans. Et en plus de ça, elle est enceinte de lui, ce qui veut dire qu’il a fait un enfant avec le diable. La situation est vraiment horrible pour lui !
Maya est en prison mais Leslie Medina ne quitte pas pour autant la série puisque Maya continue de tourmenter Balthazar depuis sa cellule. Comment Balthazar se positionne-t-il par rapport à ce bébé à naître ?
Il est dans le déni total. Il est en fuite (rires). Il cherche à esquiver ce problème, et la responsabilité qui vient avec ce problème. Au début, en tout cas.
Thibault Grabherr - TF1
Constance Labbé a rejoint la série dans le rôle de Camille Costes. Une belle amitié se noue rapidement entre vos personnages, il y a beaucoup d’humour au sein des scènes que vous partagez. Comment s’est passée la rencontre et la collaboration avec Constance ?
C’était on ne peut plus simple. On s’est tout de suite trouvé, comme si on avait tourné toute la vie ensemble. C’est une fille bourrée de talent, et en plus de ça elle a le sens du rythme, elle adore l’humour, et elle est très à l’aise quand j’improvise un petit peu. Elle est vraiment forte pour ce ping-pong, et elle est toujours partante lorsqu’on fait des propositions. C’est un plaisir de jouer avec Constance.
Est-on censé penser que la brève aventure qu’ils ont eue il y a plusieurs années pourrait donner naissance à une histoire d’amour entre eux dans les épisodes à venir ?
Tout est possible (rires). Mais a priori Camille Costes et Raphaël Balthazar se sont plutôt trouvés un lien quasi familial. Un peu comme frère et sœur. Mais est-ce qu’il pourrait tomber amoureux de cette sœur ? Je ne sais pas, nous verrons (rires).
L’autre nouveauté de la saison 4 c’est l’arrivée de Caterina Murino dans le rôle du docteur Olivia Vésinet, qui est envoyée à l’IML pour évaluer Balthazar. Quel impact ce nouveau personnage va-t-il avoir sur Balthazar et sur la série ?
Olivia Vésinet représente une autorité dans l’IML que Balthazar n’a jamais connue, car il a toujours été un dieu tout puissant dans cet univers cloisonné qu’est l’IML. Et là, le ministère lui envoie quelqu’un pour le surveiller. Et Olivia va finir par lui taper un petit peu sur les doigts car il prend trop de libertés et ne respecte pas forcément tous les protocoles. Et ça, c’est horrible pour Balthazar car son IML c’est un peu sa raison de vivre aujourd’hui.
On a adoré tourner ces séquences avec Caterina car les deux personnages prennent un malin plaisir à se détester et à se rendre fou l’un l’autre. De toute façon, tout ce qui touche à la comédie est toujours très sympa à tourner. On improvise pas mal, on trouve des petites vannes sur le moment qui donnent encore plus de vie aux scénarios qui sont déjà très bien écrits.
Tamalet Christine / TF1
Avez-vous un épisode préféré au sein de cette quatrième saison ?
J’ai pris beaucoup de plaisir à tourner les deux derniers épisodes, car on apprend beaucoup de choses sur l’enfance de Balthazar. Et sinon, j’ai pris énormément de plaisir sur les séquences chez le psy. Je les aime vraiment beaucoup.
Vous débutez ce mois-ci le tournage de la saison 5, qui ne sera donc pas forcément la dernière saison de la série ?
Qu’est-ce que je n’ai pas fait là de parler de la "cinquième et dernière saison" (rires). En fait je parlais de la dernière saison en date. L’écriture de la cinquième saison n’est même pas encore terminée, je ne connais pas la fin de cette saison 5. La réalité c’est que, vu la fin de la saison 3, la série aurait pu s’arrêter là, c’était une vraie possibilité de fin. Et ça ne nous a pas empêché de faire une saison 4, puis d’attaquer une saison 5 maintenant.
Je ne sais pas quand la série va s’arrêter, cependant toutes les choses ont une fin, c’est immuable. Mais quoi qu’il arrive, j’espère qu’on s’arrêtera avant de lasser. C’est important de garder un certain niveau d’exigence. Et quand j’aurai la sensation qu’on commence à tourner en rond ou quand les propositions qu’on me fera ne me conviendront plus, alors il sera certainement temps que ça s’arrête. Mais pour le moment on en est vraiment à "essayons déjà de tourner une saison 5 qui soit aussi bonne que la 4".
TF1
Vous avez plusieurs projets avec TF1, dont un téléfilm qui s’appelle Comme mon fils , c’est bien ça ?
Oui, ce sera la première fois que j’endosserai la casquette de coproducteur. J’ai vraiment hâte de tourner cet unitaire. C’est basé sur l’histoire vraie d’un voyou de bas étage, à la fin des années 80, qui s’est retrouvé en cavale avec un enfant de 6 ans qui n’était pas à lui. Il ne l’a pas kidnappé, mais sa mère l’avait abandonné, donc il ne s’est pas vu laisser le môme dans la rue.
Il est donc parti en cavale avec le gamin et ils ont passé trois ans ensemble. Et cet enfant est devenu comme son fils. C’est une très belle histoire. Et le téléfilm sera réalisé par Franck Brett, un réalisateur que j’adore qui a beaucoup de talent et beaucoup de poésie en lui.
Vous aviez évoqué à notre micro il y a quelques années un projet de série avec TF1, qui avait pour titre Par Amour et racontait l'histoire d'un couple d’ados qui était séparé après s'être juré fidélité et finissait par se retrouver vingt-cinq ans plus tard dans des conditions loin d'être idéales. Est-ce que c’est toujours d’actualité ?
C’est on ne peut plus d’actualité. C’est vendu, on est en développement, et ça avance. On a mis du temps car je suis assez exigeant, mais la chaîne a validé les synopsis de tous les épisodes, et on en est maintenant à l’étape des séquenciers des deux premiers épisodes. Ça avance et ça verra le jour. Et il y a des chances que je sois là encore l’acteur principal de cette série que je coécris. C’est ce que TF1 attend de moi.
Et qu’en est-il de Largo Winch 3 ?
Le tournage de Largo Winch 3 pourrait éventuellement, si tout se passe bien, débuter avant la fin de l’année. Ça me fait une année assez chargée, comme c’est le cas depuis déjà 4 ou 5 ans, mais je ne vais pas m’en plaindre, c’est super.
