AlloCiné : Vous arrivez dans Balthazar dans le rôle de Camille Costes, la nouvelle enquêtrice qui va faire équipe avec le légiste incarné par Tomer Sisley. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce personnage et dans le fait de rejoindre la série ?
Constance Labbé : Déjà, avant même de rejoindre l'aventure, je trouvais que la série était super. J’adore ce ton, qui mélange polar et humour. C’est tellement bien incarné par Tomer que c’est solide et ça en fait une super série.
Et ensuite, le rôle de Camille est génial. C’est une femme féministe dans le bon sens du terme : elle est capitaine de police, casse-cou, indépendante, sportive. Elle a aussi ses grosses zones d’ombres et une grande sensibilité. Mais c’est un peu l’alter ego de Balthazar en femme. Et je n’ai pas eu énormément l’occasion de jouer ce genre de rôles, donc c’était une super proposition.
Avez-vous pu faire des propositions aux auteurs concernant le personnage ?
Tout était évidemment très écrit, mais j’ai eu la chance que les auteurs prennent aussi en compte mon énergie et ma personnalité. Donc même si les textes étaient déjà en grande partie écrits, j’ai eu la possibilité de proposer des choses. Et au fur et à mesures des épisodes ils ont pu adapter les scénarios à ce que je dégageais et à ce que j’étais finalement.
Le rôle de Camille devait certainement être convoité par de nombreuses comédiennes. Est-ce que le processus de casting a été long ?
Pas tant que ça. J’ai passé un premier casting en décembre 2020, et un second, un call-back, deux semaines plus tard, avec Tomer, le réalisateur Franck Brett, et la créatrice Clothilde Jamin. Et là on a fait la scène de l’avion dans les toilettes, que l'on retrouve dans le premier épisode de la saison 4. C’était un gros casting, avec de l’mpro aussi, ça a duré plus d’une heure.
Et finalement j’ai eu la réponse en janvier 2021, très peu de temps avant le début du tournage. Le processus a été hyper rapide, et c’est une bonne chose je pense, comme ça je n’ai pas trop eu le temps de prendre conscience de la grosseur du truc et de stresser (rires).
Au moment de débuter le tournage de cette quatrième saison, ressentiez-vous de la pression à l’idée de succéder à Hélène de Fougerolles, dont le personnage était très apprécié du public, et de rejoindre une série aussi populaire que Balthazar ?
Oui, une grosse pression. Il n’y a pas d’autre mot (rires). D’être le seul élément nouveau sur une nouvelle saison. Et de remplacer quelqu’un qui était apprécié des téléspectateurs et de l’équipe. Et qui faisait un super boulot.
La chance que j’ai eu, et ce qui a fait que ça s’est bien passé, c’est qu’à l’écriture nos personnages sont très différents, donc ce n’est pas un remplacement. Et puis j’ai eu la chance faramineuse d’être super bien accueillie par Tomer, qui a été très bienveillant, et par tous mes autres partenaires. Il n’y a eu aucune comparaison avec Hélène et avec ce qui avait été fait avant.
Ça a donc été assez immédiat entre Tomer Sisley et vous, ça a tout de suite matché ?
Aux essais ça s’est très bien passé. On a senti qu’on avait le même humour et qu’on se retrouvait sur pas mal de choses dans le jeu. Après, quand le tournage a débuté, j’étais un peu timide, on s’est un peu observé. Et notre relation a évolué au fil du tournage. Comme on se ressemble en fait pas mal dans la vie, cette relation amicale qu’on jouait dans la série s’est tout autant développée sur le plateau et en dehors. C’était génial.
Franchement, je me disais "Peut-être qu’on deviendra amis, peut-être pas, et ce ne serait pas grave tant qu’on arrive à travailler ensemble". Et finalement je n’aurais pas pu rêver mieux. Ça se passe super bien et j’aime vraiment beaucoup Tomer.
En termes de dynamique, le duo Balthazar-Camille est très différent de celui que formait Balthazar avec Hélène Bach. Même s'ils s'agacent parfois, ils sont beaucoup moins comme chien et chat finalement...
Oui, c’est ça, on quitte très vite le chien et chat. En fait, dans les premiers épisodes, Camille et Balthazar se fritent pas mal car Balthazar a du mal à voir le capitaine Bach remplacée. Et Camille, elle, a du mal à supporter Balthazar au début car elle aime que les règles soient respectées. Et elle doit se faire sa place. Donc elle a du mal avec le comportement qui déborde de Balthazar. Elle lui rentre pas mal dedans au départ.
Mais, finalement, ils vont rapidement comprendre, dès la fin de l’épisode 2, qu’ils sont assez similaires et qu’ils aiment bien bosser ensemble. Et ils vont devenir très, très potes. Un rapport presque fraternel va s’établir entre Camille et Balthazar. Il n’y aura plus du tout ce côté chien et chat.
Camille et Balthazar se sont déjà croisés il y a longtemps, bien avant de collaborer sur cette première enquête à bord d'un avion. Ils ont couché ensemble dans les toilettes d'une boîte de nuit, mais Camille n'a jamais rappelé Balthazar. Ce passé commun qui les unit préfigure-t-il une possible histoire amoureuse entre eux un jour ?
Non, ça ne glissera pas vers ça. D’ailleurs, dans l’épisode 3, il y a l’arrivée de Caterina Murino. Et c’est plutôt elle qui va être, a priori, très séduisante. Elle séduit même Camille (rires). Donc pour l’instant en tout cas on reste vraiment sur une relation amicale entre Balthazar et Camille. Et c'est très bien comme ça.
On devine justement, à travers quelques lignes de dialogues, que Camille est pansexuelle. C’est encore trop rare à la télévision française. C’était intéressant à aborder pour vous en tant que comédienne ?
Hyper intéressant. Camille est très libre, elle ne se met aucune barrière. Pour elle, l'amour et le sexe, c'est une question de personne, pas de genre. C’est ce qu’elle dit à Balthazar à un moment donné : "J’aime tout le monde". Peu importe si c’est un homme ou une femme. Camille tombe amoureuse d’une personne avant tout. Et c’est très agréable d’incarner un personnage comme ça.
On l'a dit, le premier épisode se déroule en grande partie à bord d'un avion de ligne. Balthazar et Camille doivent faire équipe pour arrêter un meurtrier qui recherche un témoin protégé. Comment s'est déroulé le tournage de cet épisode ? Ce n'était pas trop claustrophobique ?
Un petit peu, si (rires). Car on était dans un vrai avion, durant plusieurs jours. Et au bout d’un moment, avec les caméras, toute l’équipe technique, et un espace forcément restreint par les sièges, c’était un peu étouffant. Comme c’était en hiver, il ne faisait heureusement pas trop chaud. Mais c’était assez sport (rires).