Dune : un pari réussi, là où d’autres se sont cassés les dents
La saga littéraire Dune de Frank Herbert a longtemps été jugée inadaptable. Pourtant, en 2021, le Canadien Denis Villeneuve a réussi l’impossible : non seulement, mettre en scène un film dans cet univers mais surtout en faire un succès critique ET public. D’autres n’étaient pas parvenus à en faire autant…
La tentative la plus connue est, bien sûr, celle d’Alejandro Jodorowsky qui, en 1975, commence à travailler sur une adaptation du premier roman. Un projet dont il cosigne le storyboard avec le dessinateur Mœbius et auquel Orson Welles, Salvador Dalí ou encore Mick Jagger doivent participer. Mais, effrayé par le budget estimé du long-métrage et le tempérament du réalisateur chilien, aucun studio américain n’accepte de produire le film qui est donc avorté.
Dix ans plus tard, c’est David Lynch qui livre sa version de Dune. Si le cinéaste réussit, lui, à aller au bout de son projet au terme d’un éprouvant tournage au Mexique, le résultat est un échec cuisant, qui ne convainc ni les critiques ni le public. Il existe plusieurs versions du long-métrage, dont certaines reniées par Lynch qui a fait enlever son nom du générique.
En s’attaquant à sa propre adaptation du premier roman de la saga Dune, Denis Villeneuve avait donc fort à faire. Et c’est un pari tout à fait réussi puisque le long-métrage est visuellement époustouflant et qu’il a conquis la presse mais aussi le public qui en a fait un des plus gros succès de 2021. En France, seuls Spider-Man : No Way Home et Mourir peut attendre ont attiré plus de spectateurs.
Un engouement qui a poussé la Warner à commander une suite à ce Dune qui ne racontait que la première partie de l’histoire de Paul Atréides (Timothée Chalamet) et Chani (Zendaya). Dune 2 est prévu pour le 18 octobre 2023.
Spider-Man No Way Home : une révolution au sein de l’univers Marvel
ATTENTION, SPOILERS !
Beaucoup en ont rêvé et Marvel l’a fait : trois Peter Parker différents apparaissent dans Spider-Man : No Way Home. Le personnage incarné par Tom Holland reçoit ainsi l’aide des anciens Hommes-araignées du cinéma, interprétés par Tobey Maguire et Andrew Garfield, pour vaincre des méchants que ces derniers avaient affrontés dans leurs films passés (ceux de Sam Raimi et Marc Webb). Et c’est en introduisant le multivers dans le monde des Avengers que Marvel a pu réaliser cette prouesse.
Ce que ça veut dire pour le futur ? Que d’autres super-héros vus dans des œuvres adaptées des comics Marvel pourront être intégrés au MCU grâce à des brèches dans le multivers et les possibilités sont infinies tant il y en a eu dans le passé (les nombreux films X-men, les différentes versions des 4 Fantastiques, les Ghost Rider ou encore les Punisher).
Matt Murdock, alias Daredevil, apparaît également dans le long-métrage sous les traits de Charlie Cox prouvant que les séries Netflix consacrées aux Defenders se déroulent bien dans le MCU tel qu’on le connaît au cinéma et dans les séries Disney+. Ce qui ouvre là encore, tout un tas de possibilités.
Spider-Man : No Way Home restera également dans l’histoire comme le film qui a prouvé que les spectateurs pouvaient encore se déplacer en masse dans les salles obscures malgré la pandémie de Covid-19. En moins de 3 semaines d’exploitation, le long-métrage est déjà le 10ème plus gros succès de tous les temps aux États-Unis, et le 12ème dans le monde. Qui sait à quelle place on le retrouvera en fin de carrière ?
Matrix Resurrections : une prise de risques saluable
Si, contrairement à No Way Home, Matrix Resurrections est bien partie pour être un échec retentissant au box-office, le long-métrage que Lana Wachowski a réalisé sans sa soeur Lilly a au moins le mérite d’être une proposition de cinéma qui change de l’ordinaire.
Salué par la critique, ce quatrième épisode de la saga culte a en effet un côté méta réjouissant : le film se joue de son statut de suite pour surfer sur un succès passé et remet en question son utilité avant d’à nouveau entraîner les spectateurs dans une nouvelle Matrice, toujours aux côtés de Neo (Keanu Reeves) et Trinity (Carrie-Anne Moss), remplie de références à l’ancienne.
Et si le résultat divise les spectateurs - certains y voyant un chef d’oeuvre autour d’une réflexion sur le Hollywood actuel quand d’autres ne voient rien d’autre qu’un reboot déguisé totalement raté -, une chose est sûre Matrix 4 continuera longtemps à faire parler.