Si La Mémoire dans la peau, premier volet de la saga Jason Bourne, disponible depuis quelques jours sur Netflix, fait figure de film culte, son tournage est laborieux. La raison ? Les nombreux désaccords entre Doug Liman, soutenu par Matt Damon, et Universal. Alors que le réalisateur et l'interprète du héros veulent privilégier les personnages et le réalisme, le célèbre studio cherche à mettre l'accent sur l'action.
Dès les premières prises, Universal n'est pas satisfait des scènes et exige des modifications. Ces remaniements augmentent le budget de huit millions de dollars et repoussent la sortie du film d'un an. Les producteurs tentent aussi de supprimer les séquences de la ferme avant l'affrontement avec Clive Owen. Liman et Damon bataillent pour les garder.
Il est également question que le final de ce premier volet consacré aux aventures de l'espion amnésique adepte des techniques de combat soit très spectaculaire. Alors que les producteurs veulent une course-poursuite entre le héros et des tueurs à moto munis de lance-roquettes, le cinéaste et le comédien parviennent à imposer une fin sobre.
Autre anecdote illustrant cette confrontation permanente : pour faire des économies, Universal compte tourner les scènes se déroulant à Paris à Montréal. La ville canadienne ne ressemblant pas à la capitale française, Doug Liman refuse fermement.
Durant le tournage, le studio envoie régulièrement des messages au metteur en scène après le visionnage de ses rushes. Parmi eux, il y en a un lui demandant d'envisager un montage rapide "à la Tony Scott". Convaincu que ses choix sont les bons, Liman leur répond qu'ils n'ont qu'à engager le cinéaste de Top Gun.
Au final, cette persévérance paye puisque La Mémoire dans la peau révolutionne le film d'action. Le long métrage connaît un grand succès occasionnant trois suites encore plus lucratives. De même, Bourne permet à Damon de donner un second souffle à sa carrière après les échecs de La Légende de Bagger Vance et De si jolis chevaux.
Faux Raccord : les gaffes et erreurs de "La Mémoire dans la peau"