De quoi ça parle ?
La montée de la criminologie dans une petite ville de Pennsylvanie, vue à travers les yeux de son shérif, Del Harris.
American Rust, une série créée par Dan Futterman avec Jeff Daniels, Maura Tierney, David Alvarez, Alex Neustaedter, Mark Pellegrino…
Une ambiance proche de Mare of Easttown
C’est ce qui frappe dès les premières minutes : cet air de famille avec Mare of Easttown – l’excellente mini-série diffusée en avril dernier sur OCS en France. American Rust partage des points communs troublants avec la série portée par Kate Winslet.
Le personnage principal est un chef de police, joué par Jeff Daniels. Un homme peu amène car souffrant de troubles post-traumatiques depuis son retour de la guerre d’Irak, mais profondément humain. Sa vie personnelle est chaotique : il essaie de se sevrer du traitement lourd qu’il prend depuis des années.
Il veille sur une petite ville de Pennsylvanie qui fait partie de la Rust Belt, ou "ceinture de la rouille", surnom donné à cette région industrielle du nord-est des Etats-Unis. Et comme la ville d’Easttown, c’est une zone oubliée où prospère la pauvreté.
Comme Mare, Del Harris est confronté à une affaire qui le touche de près. Elle implique Billy (Alex Neustaedter), un jeune homme qui avait une belle carrière dans le football devant lui mais qui a tout arrêté. Le problème pour Del, c’est que Billy est possiblement l’auteur d’un meurtre mais qu’il est aussi le fils de Grace (Maura Tierney), la femme dont il est amoureux…
Del est alors confronté à un véritable dilemme : il est tiraillé entre son éthique de policier et ses sentiments pour Grace. Un choix moral qui nous rappelle une autre série récente… Your Honor, avec Bryan Cranston dans le rôle d’un juge qui s’assoit sur ses principes pour sauver son fils qui a provoqué la mort d’un jeune homme, fils d’un parrain de la mafia.
American Rust souffre de ces deux échos qui traînent derrière elle. Cependant, elle a un atout majeur. Son casting. Jeff Daniels et Maura Tierney sont parfaits pour porter un discours sans paroles. Leurs regards et l’épuisement qu’on y décèle expriment à eux seuls tout le poids d’une Amérique usée à force de faire les trois-huit pour un salaire de misère.
Une série qui vient compléter le tableau de l’Amérique désenchantée.