DE QUOI ÇA PARLE ?
Les rues de Paris sont vides et silencieuses. Alors que certains ont préféré fuir la capitale, sept familles sont restées confinées dans un immeuble du 11ème au 8 rue de l’humanité avec entre autres ; une patronne de bistrot qui cherche le moyen de rester ouvert. Un scientifique ambitieux qui veut trouver le vaccin et ne plus jamais s’occuper d’analyses d’urines. Un hypocondriaque en panique mais heureux d’avoir enfin raison, sa femme avocate qui se bat pour concilier vie professionnelle et vie de famille, un coach sportif en ligne qui grossit au fil des semaines, sa fiancée enceinte qui fait le buzz en devenant chanteuse anti Covid, un riche self-made-man désespéré de ne pas avoir le niveau scolaire de son fils de 8 ans… et deux enfants de 8 et 10 ans qui, grâce au confinement, vont tomber amoureux.
8 Rue de l’Humanité, réalisé par Dany Boon, écrit par Dany Boon et Laurence Arné.
Disponible sur Netflix
C'EST AVEC QUI ?
Pour lui donner la réplique à l’écran, Dany Boon - présent devant et derrière la caméra donc - s’entoure de Laurence Arné, qui joue sa compagne. C’est la troisième fois que les deux interprètes jouent ensemble après Radin ! et La Ch’tite Famille. Dans le rôle du voisin mégalo et peu fréquentable, François Damiens, que l’on ne présente plus, incarne un personnage que le public adorera détester. Alison Wheeler (Forte, Anna) et Tom Leeb (Edmond, Plan B) jouent, quant à eux, un jeune couple adepte des réseaux sociaux, vivant au dernier étage de l’immeuble.
Liliane Rovère (Dix pour cent) interprète la gérante d’un bistrot, tandis qu’Yvan Attal (Mon Chien stupide) prête ses traits à un médecin farfelu dont le cabinet se situe au pied du bâtiment. L’humoriste Nawell Madani campe une infirmière dans un rôle plus mineur, tandis que l’acteur espagnol Jorge Calvo (La Mauvaise éducation) joue le mari de la concierge.
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Dès sa séquence d’ouverture, 8 Rue de l’Humanité replonge les spectateurs plus d’un an en arrière. Le discours d’Emmanuel Macron - “Nous sommes en guerre” - sert d’introduction et ravive les souvenirs du premier confinement, tandis que des images des rues désertes de la capitale défilent sous nos yeux. Pour son premier film avec Netflix, Dany Boon s’inspire de la pandémie de Covid-19 et raconte le quotidien confiné d’une poignée de personnages vivant tous dans le même immeuble.
Les caractères de chacun laissent entendre que la vie en communauté promet d’être chaotique, mais pour traverser cette situation exceptionnelle, il faut faire fi des différences. C’est le message envoyé par Dany Boon qui, ici, s’éloigne un peu de la comédie pour laisser place à davantage d'émotions. 8 Rue de l’Humanité ne manque pas de séquences amusantes, mais place davantage les thèmes de la solidarité et de l’ouverture vers l'autre au centre de l’histoire.
Dany Boon propose une fable humaniste, d’une grande naïveté c’est certain, mais il ne s’en cache pas. La comédie séduira sans aucun doute ses adeptes, mais force est de constater que le film arrive un peu tard. Après plusieurs mois passés en confinement, il est difficile de s’intéresser pleinement à la vie cloisonnée de ses personnages très caricaturaux - comme celui de François Damiens - et écrits sans grande finesse.
Le casting rassemblé par Dany Boon est bon et offre quelques bons moments, notamment du côté d’Alison Wheeler et Tom Leeb. Le duo joue de futurs parents qui entrent dans une compétition de popularité sur les réseaux sociaux. Lui est accro au fitness, elle tente désespérément de percer dans la musique et le tout, très ancré dans l’actualité, fonctionne plutôt bien. Malgré un film bien trop long - près de 2 heures - et un final quelque peu larmoyant, Dany Boon a tout de même l’élégance de rendre hommage aux victimes de la pandémie. Un geste bienvenu.