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    The North Water sur Salto : un Colin Farrell terrifiant pour une série glaciale
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Produite par la BBC, la série embarque Jack O'Connell (Skins), Stephen Graham (Peaky Blinders) et un Colin Farrell méconnaissable dans un périple sanglant à bord d'un baleinier sur les eaux glacées de l'Arctique. Un voyage aussi sublime que violent.

    De quoi ça parle ?

    Patrick Sumner, un médecin de l'armée en disgrâce, part en expédition dans l'espoir d'échapper aux horreurs de son passé. Sumner se retrouve alors à bord du même navire qu'Henry Drax, un harponneur brutal résidant sur les banquises de l’Arctique dont l'amoralité provient de la dureté de ses conditions de vie. En quête de rédemption, Sumner va devoir lutter pour sa survie...

    The North Water, à partir du 8 octobre en exclusivité sur SALTO

    The North Water : Dans les eaux du Grand Nord
    The North Water : Dans les eaux du Grand Nord
    Sortie : 2021-07-15 | 60 min
    Série : The North Water : Dans les eaux du Grand Nord
    Avec Jack O'Connell, Colin Farrell, Stephen Graham
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    3,7

    C'est avec qui ?

    Ecrite et réalisée par Andrew Haigh (le créateur de Looking), cette minisérie historique en cinq épisodes est portée par Jack O'Connell, qui a pris du galon depuis son rôle de James Cook dans Skins en campant ici un médecin réformé hanté par son expérience dans l'armée.

    Face à lui, Colin Farrell revient aux séries six ans après la saison 2 de True Detective dans le rôle du sanguinaire Drax, pour lequel l'acteur s'est métamorphosé physiquement. D'autres pointures comme Stephen Graham (Peaky Blinders) et Sam Spruell (Small Axe) complètement le casting dans le rôle du capitaine Brownlee et de son second Cavendish.

    BBC/PA

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Si vous avez été fascinés par la saison 1 de la série d'anthologie horrifique The Terror, qui s'inspirait librement de la véritable expédition Franklin et du sinistre destin du HMS Erebus en 1845 pour en faire un voyage aux confins de la folie, ne passez pas à côté de The North Water en cette rentrée.

    A travers une expédition de chasse à la baleine dans l'Arctique au milieu du XIXème siècle, qui se révèle bien vite condamnée d'avance par des enjeux financiers cyniques, le showrunner Andrew Haigh, qui change radicalement de registre après Looking et The OA en adaptant le roman éponyme de Ian McGuire, nous embarque dans une épopée sombre et impitoyable sur la violence des hommes.

    Ne lésinant pas sur l'hémoglobine, notamment lors de scènes très graphiques de chasse sur la banquise, ni sur la brutalité d'un équipage aussi austère que les îles Shetland du nord de l'Ecosse dont ils sont issus, la série prend son temps pour dévoiler son histoire et les tourments de son héros, distillant l'angoisse et la fatalité en plusieurs couches.

    BBC/PA

    Seul contre tous, Sumner (impeccable Jack O'Connell) luttant contre ses démons intérieurs et une sévère addiction à l'opium, peine à maintenir un semblant d'humanité à bord du vaisseau, métaphore d'un monde déjà condamné par la barbarie de l'homme et de l'appât du gain. Colin Farrell, bestial à souhait, plonge jusqu'au cou dans ce rôle d'ogre amoral et assoiffé de violence, pur produit de cette société en pleine expansion capitaliste qui détruit son environnement sans aucun scrupules.

    Si les cinq épisodes de la série vont à l'essentiel en exposant rapidement ses enjeux, et que l'on atteint certes pas les sommets d'horreur et de folie pure dont The Terror était capable, la série produite par la BBC nous emporte par ses paysages polaires sublimes et ses scènes d'action à la fois sobres et glaçantes, dans des conditions de tournage que l'on imagine éprouvantes au vu des visages ravagés par le froid des comédiens.

    Malgré un léger ventre mou à mi-parcours, et une narration parfois alourdie par les nombreux flash backs du héros torturé, The North Water est un pur divertissement télévisuel à l'exécution impeccable qui saura vous dépayser, et confirme tout le talent de son showrunner.  

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