DE QUOI ÇA PARLE ?
La veille des vacances d'été, Mamoru découvre que sa voisine Aya, dont il est secrètement amoureux, va déménager. Il lui propose de fuguer une semaine pour fêter ses 17 ans. Ils se cachent dans une usine désaffectée où ils sont rejoints par leurs amis.
Ils découvrent bientôt qu’ils ne sont pas seuls à se cacher là : un jeune réfugié thaïlandais tente d’échapper à la police en attendant de retrouver ses parents. La joyeuse escapade prévue par Mamoru se transforme alors en guerre de 7 jours pour sauver leur protégé.
UN JEUNE RÉALISATEUR TALENTUEUX
7 jours est une adaptation du roman écrit par Osamu Sôda paru, 7 Days War, paru en 1985. L'ouvrage a suscité un engouement phénoménal parmi les collégiens et les lycéens, devenant un best-seller et un véritable classique de la littérature japonaise.
C'est le réalisateur Yuta Murano, qui a notamment officié sur l'excellente série Kakushigoto, qui met en scène le film. Il s'est entouré d'une pointure au scénario : Ichirô Ôkôchi, célèbre pour son travail sur les Code Geass ou Devilman Crybaby. 7 jours est son premier long-métrage destiné au grand écran.
Né le 24 septembre 1984, Murano rejoint le studio d’animation Ajiadô au sein duquel oeuvre Tsutomu Shibayama, cinéaste à qui il voue un immense respect. Ce dernier a notamment officié sur Doraemon et les séries Chibi Maruko chan ou Nintama Rantarô.
En 2015, il se distingue en tant que réalisateur des épisodes de la série Brave Beats. Il continue ensuite de faire ses preuves dans la réalisation sur les séries How not to summon a Demon Lord et Dream Festival (Dreafes).
DES THÉMATIQUES UNIVERSELLES
Murano s'est emparé des thèmes du livre original, vendu à plus de 20 millions d'exemplaires, pour le dépoussiérer. Le cinéaste a tenu à injecter la dose de modernité nécessaire pour une adaptation en 2021, à l'ère des réseaux sociaux, y apportant une critique grinçante.
Ainsi, l'intrigue de l'anime résonne avec l'actualité, notamment sur les questions d'identité, de harcèlement, d'isolement, des dangers d'Internet et de dépression. 7 jours offre une bouffée d'air frais pour les adolescents et une bonne dose de nostalgie bienveillante pour les adultes.
"Le thème de mes livres n’a jamais changé. J’ai écrit 7 days war avec un peu d’ironie, en pensant à ces adultes issus de la génération révolutionnaire du Japon, ceux qui dans leur jeunesse militaient pour plus de liberté mais qui une fois devenus adultes brident leurs enfants comme eux ont été bridés autrefois. Ce qui explique pourquoi j’ai été surpris de constater que la tranche d’âge qui réagissait le plus au moment de la parution du livre était celle des collégiens", confie l'écrivain Osamu Sôda.
AUTHENTICITÉ
Un groupe de travail scénaristique composé de dix personnes a été constitué autour du réalisateur Yuta Murano et du scénariste Ishirô Ôkôchi. Cette équipe a notamment effectué des repérages à Hokkaido, région où se déroule le film, et a questionné des collégiens.
Le metteur en scène s’est rendu en personne dans un lycée pour y réaliser des interviews d'élèves. Il souhaitait vraiment dépeindre de la façon la plus réelle possible les personnages de 7 Jours.
ANIMATION ET MUSIQUE
L’illustrateur Keisin a réalisé le design des personnages, rappelant par certains aspects le travail de Masaaki Yuasa, notamment sur son récent Ride Your Wave. L'artiste possède une touche souple qu'il agrémente de couleurs vives, croquant les particularités de ses personnages avec une précision chirurgicale.
Côté musique, la bande-originale composée par Jun Ichikawa a su conquérir le coeur de l’équipe et ne manquera pas de vous émouvoir aussi. Quant aux thèmes chantés, ils sont l’oeuvre de Sano Ibuki, un jeune auteur indépendant et interprète de talent. Le réalisateur lui a directement proposé de travailler sur le film, étant fan de son univers.
DONNER UNE BONNE LEÇON AUX ADULTES
Il n’y a qu’une seule chose à laquelle l'auteur Osamu Sôda tenait absolument : "que l’histoire demeure toujours celle d’enfants qui donnent une bonne leçon à des adultes. Mais ce ne doit pas être une bataille atroce, seulement un combat jubilatoire au cours duquel les enfants se servent de leur savoir et de leur courage comme des armes, et où tout se termine dans la joie et la bonne humeur.
Lorsque j’ai lu le scénario, je l’ai trouvé très bien écrit, puisant dans l’esprit « aventure et humour » de l’oeuvre originale. J’ai ensuite pu voir des images animées de l’usine abandonnée, ce qui n’a fait que renforcer mon excitation et mon impatience pour la suite", assure le romancier né en 1928.
À noter que le livre a d’abord inspiré un film en prises de vues réelles sorti en 1988 : Bokura no nanoka-kan sensô. Son actrice principale, Rié Miyazawa, a d’ailleurs repris le personnage de Hitomi Nakayama dans 7 jours en lui prêtant sa voix.
Le film d'animation sort le 6 octobre en face de Mourir peut attendre. N'hésitez pas à lui donner sa chance, il le mérite !