Présent dans la série d'Alexandre Astier depuis le tout premier livre, Guillaume Briat, interprète de l'inoubliable et désopilant Roi Burgonde, reprend son rôle au cinéma dans Kaamelott - Premier volet, en salles depuis le 21 juillet.
A cette occasion, il a accepté de répondre à nos questions et de nous raconter sa rencontre avec la troupe de Kaamelott, son passage de la télévision au grand écran, et bien sûr l'élaboration du langage burgonde...
AlloCiné : Vous êtes présent dans Kaamelott dès les premiers épisodes du Livre I. Vous souvenez-vous comment Alexandre Astier vous a présenté son projet il y a maintenant plus de 15 ans ?
Je fais partie, je crois, des rares comédiens à avoir passé un casting. Alexandre Astier travaille beaucoup avec des comédiens qu’il connaît personnellement ou bien qu’il a déjà vu jouer. Nous ne nous connaissions pas. D’une manière classique, j’ai donc passé un casting qui, lui, ne l’était pas vraiment, vu l’originalité du personnage à interpréter. Il y avait peu de texte, mais il fallait trouver un langage et une gestuelle.
Aviez-vous pressenti à l’époque l’ampleur que pouvait prendre la série ?
Il est toujours difficile de prévoir un tel succès, mais on sentait bien que l’on participait à une nouvelle aventure originale. Et le bonheur de découvrir cette écriture, cet humour dans une série, était un vrai plaisir de comédien. Après, c’est le public qui fait le succès d’une série, et très vite, des groupes de fans se sont créés sur les réseaux sociaux. Ça a fait boule de neige.
Avec Kaamelott, vous nous avez offert de nombreux éclats de rire pendant plusieurs années. Vous souvenez-vous de votre plus grand fou rire sur le tournage ?
Je ne crois pas avoir eu des fous rires. La comédie, en fait, c’est assez sérieux. Des sourires, oui, bien sûr, face au jeu de mes partenaires parfois tellement drôles. Pour ce personnage, j’avais seulement une journée de tournage par an, c’est-à-dire très peu. Alors bien sûr, j’arrivais tout de même sur le plateau détendu, mais concentré. Justement, peut-être pour ne pas rire !
En tant que spectateur, on a tendance à imaginer que le casting de Kaamelott fonctionne comme celui d’une troupe de théâtre. Est-ce le cas ? Avez-vous retrouvé cette même ambiance sur grand écran ?
D’une certaine manière, oui, parce que certains des comédiens de Kaamelott se connaissaient avant la série. Certains d’entre eux avaient déjà joué ensemble, notamment au théâtre. Et puis, une série permet aux acteurs de se retrouver régulièrement. Cela finit par créer des complicités, et un esprit de troupe. Moi, je n’intervenais que peu de fois, mais j’étais à chaque fois heureux de retrouver cette équipe. Ce fut donc un très grand plaisir de les retrouver tous après si longtemps. C'était des retrouvailles heureuses.
Quelles sont les plus grandes différences entre la série et le cinéma ?
Avant tout, l’espace, l’envergure ! En ce qui me concerne, je n’ai tourné la série qu’en studio. Alors, pour le film, le fait de me retrouver sur une tour, face aux plaines du parc régional du Pilat, avec comme vision le sommet des sapins, cela faisait du bien. Il faut juste adapter son niveau sonore ! Dans Kaamelott – Premier volet, les paysages sont très importants. Pour le spectateur, le fait de voir le désert, la mer, la neige, de ressentir la chaleur puis le froid, cela change beaucoup.
Qu’avez-vous appris en jouant sous la direction d’Alexandre Astier ?
Que l’on peut diriger les acteurs avec très peu de mots et beaucoup de bienveillance ! Peut-être aussi que mes faiblesses d’acteur ont pu devenir chez lui des qualités, mais il faut avoir face à soi le bon regard, et surtout la bonne oreille. Une réelle impression de liberté de jeu.
Comment a été élaboré le langage burgonde ? Ces mots veulent-ils vraiment dire quelque chose ? Aviez-vous la possibilité d’en improviser certains, ou bien ont-ils été précisément écrits par Alexandre Astier ?
Ah, le langage burgonde ! Tout est écrit à la virgule. Quant au sens des mots, pour le personnage, cela veut sans doute dire quelque chose, mais pour les autres… Pour ma part, bien sûr, il fallait tout de même parfois que je trouve un sous-texte, pour tenter d’imaginer ce que je pouvais penser en parlant de "biogrrraphie", par exemple.
Comment Alexandre Astier vous a-t-il briefé sur ce langage si particulier ?
Alexandre ne vous briefe pas vraiment. D’abord, il vous écoute et vous laisse jouer. Et c’est à partir de là qu’il vous aiguille dans la bonne direction. Il me fallait trouver cet accent et cette envergure. Il se trouve que j’avais joué quelques mois avant à Moscou, avec la troupe du Théâtre du Soleil. J’avais donc dans l’oreille l’accent slave. J’ai peut-être juste improvisé - je ne sais plus à quel moment - le mot "Skaya", qui sonnait bien avec tout.
Propos recueillis le 27 juillet 2021
(Re)découvrez notre interview avec Alexandre Astier...