Personnage culte du septième art, Indiana Jones, dont les péripéties sont à (re)voir sur le service Amazon Prime Video, a pourtant failli ne jamais débarquer sur grand écran. Les studios américains n'étaient en effet pas du tout séduits par ces aventures imaginées par un George Lucas alors désireux de ressusciter l'esprit, qu'il affectionnait tant, des serials des années 40 et 50.
Le documentaire Indiana Jones - A la recherche de l'âge d'or perdu, disponible sur Arte, revient sur les difficultés rencontrées par Lucas pour donner naissance à son ambitieux projet. "Le monde du cinéma, en particulier les critiques et les patrons de studios, qui sont les deux grands juges... Ce monde est très borné", déclare l'Américain. "Ils ont une vision très étriquée de ce que peut être un film et des avis très tranchés sur ce qu'on ne doit pas faire."
Au début des années 80, après de longs mois durant lesquels il essuie refus sur refus, George Lucas parvient néanmoins, enfin, à trouver refuge chez un grand studio : Paramount Pictures. La major accepte de financer les aventures de l'archéologue mais... ne veut pas de Steven Spielberg à la réalisation, ce dernier payant son imposant dépassement de budget sur 1941, cuisant échec au box-office.
George Lucas va alors tout faire pour imposer son ami à la réalisation des Aventuriers de l'Arche Perdue, promettant à la Paramount de tourner le film en un temps record. Des négociations ardues, qui durent une année entière, s'engagent alors avec un studio qui prend la main en ficelant, selon les propres mots de Lucas, un "contrat piégé".
"Si on dépassait le budget de dix centimes, ils prenaient notre voiture, nos enfants, tout", déclare ainsi George Lucas, dont on n'arrive pas précisément à saisir le degré de sérieux et d'amertume dans la déclaration. Au final, l'Américain donnera pleine satisfaction à la Paramount, le tournage des Aventuriers de l'Arche Perdue étant bouclé avec plusieurs jours d'avance.
La conclusion de cette genèse difficile revient à Steven Spielberg, avec des mots privilégiant l'humain au détriment du business : "Je ne voulais pas décevoir George. Plus que tout, ce qui m'a aidé à respecter le budget, c'est qu'avant L'Arche Perdue, George et moi étions amis depuis 15 ou 18 ans. On ne travaillait pas ensemble, on était juste amis. Et je tenais à ce que rien ne menace notre amitié."
Faux Raccord - Indiana Jones 3 & 4 :