De quoi ça parle ?
Dans les dernières années de l’époque victorienne, la ville de Londres est assaillie par les "Touchées" : des personnes (principalement des femmes) qui se retrouvent soudainement dotées d’aptitudes extraordinaires. Certaines sont charmantes, d’autres très dérangeantes... Amalia True, une mystérieuse veuve au coup de poing un peu trop facile, et Penance Adair, une jeune et brillante inventrice, sont toutes deux à la tête de cette élite. Elles créent alors un foyer pour les "Touchées", tout en combattant les forces du Mal, pour faire de la place à celles et ceux que l'Histoire, telle que nous la connaissons, aimerait oublier…
Un faux air de X-Men
Des personnes avec des aptitudes extraordinaires, traquées ou rejetées par le reste de la société. Tout ce petit monde réuni dans un foyer, une grande et belle demeure... On croirait à s'y méprendre tomber sur le pitch de X-Men. The Nevers est pourtant bien la dernière création de Joss Whedon qui fait son retour à la télévision après de nombreuses années d'absence passées à s'occuper de super-héros au cinéma.
Comme à son habitude, Whedon appuie son récit sur des héroïnes féminines, des femmes fortes qui portent sur leurs épaules (presque) tout le poids du monde. Amalia True (Laura Donnelly) et Penance Adair (Ann Skelly) forment les deux piliers de ce foyer qui abrite des "Touchées". Elles compilent à elles deux tous les traits de caractère que Whedon a déjà attribués à ses héroïnes précédentes : panache, spleen, humour, esprit...
Face à elles, la série réunit un casting plutôt éclectique et séduisant ; mais livre surtout une très belle production visuelle. On y découvre l'Angleterre victorienne avec une imagerie steampunk des plus réussies. Les décors sont tout simplement superbes et on s'émerveille devant certaines trouvailles de mise en scène.
Malgré ces qualités, The Nevers peine à convaincre. La narration reste trop brouillonne et les personnages méritent plus que de simples esquisses. On sent que Whedon s'appuie sur ses acquis en délivrant un discours féministe, mais le propos manque de profondeur. Des scènes de combat – même réussies – d'héroïnes badass en corset ne suffisent malheureusement pas à démanteler le patriarcat.
Après s'être beaucoup investi en tant que créateur, Joss Whedon a fini par quitter The Nevers au cours de la première saison. Un départ qui fait suite à la sortie de plusieurs scandales de harcèlement, notamment sur le tournage du film Justice League. L'arrivée de Philippa Goslett en tant que showrunneuse permettra peut-être à la série de s'émanciper de son créateur dans la saison 2 et de trouver un nouveau souffle à la hauteur de ses ambitions.
The Nevers, le lundi en US+24 à 20h40 sur OCS City