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    Indiana Jones : la secte du Temple maudit existait vraiment !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Dans "Indiana Jones et le temple maudit", Indy affronte une sanguinaire secte d'adorateurs de la déesse Kali... Qui ont vraiment existé au XIXe siècle, sous le nom de Thugs. Retour sur un culte fascinant, entre fantasme et réalité.

    Chronologiquement situé avant Les Aventuriers de l'Arche perdueIndiana Jones et le temple maudit envoyait notre archéologue préféré en Inde, aux prises avec une ignoble secte gardant des enfants esclaves et travaillant dans les mines, pour trouver la dernière pierre sacrée de Sankara.

    Des enfants enlevés par des membres de la secte baptisés Thugs, adorateurs de la déesse Kali, incarnant la mort et la destruction, et pratiquant des sacrifices humains.

    Indiana Jones et le Temple maudit
    Indiana Jones et le Temple maudit
    Sortie : 12 septembre 1984 | 1h 58min
    De Steven Spielberg
    Avec Harrison Ford, Kate Capshaw, Ke Huy Quan
    Spectateurs
    4,2
    Voir sur Prime Video

    Dans la réalité, les Thugs appartenaient effectivement à une secte, adepte semble-t-il de la magie noire et des assassinats occultes. Le mot même anglais, Thug, est dérivé des langues Hindi et Ourdou, dont la racine étymologique est "Thag", qui faisait référence aux escrocs professionnels, en particulier ceux qui faisaient partie d'une organisation criminelle.

    Le mot "Thug" fit son entrée dans la langue anglaise au cours du XIXe siècle, à l'époque où la Grande-Bretagne développait son empire des Indes.

    C'est ainsi que l'on vit un culte Thuggee apparaître, mi religieux, mi organisation criminelle. Il aurait notamment eu à son actif la strangulation de miliers de personnes en Inde, contribuant à rendre encore moins sûres les routes d'un pays déjà immense.

    Le problème serait devenu si sérieux qu'en 1826, un officier, William Henry Sleeman, se lance dans une sorte de chasse aux Thugs et crée même un département consacré à cela, le Thuggee Department, avec la bénédiction de Lord William Cavendish Bentick, gouverneur - général des Indes.

    Sleeman débusqua près de 3689 membres au terme d'une traque qui dura près de six ans. Selon un rapport de 1840, 466 furent pendus, 1564 condamnés à l'exil et 933 condamnés à la prison à vie. Le Thuggee Department ne sera dissous qu'en 1904.

    Certains historiens s'accordent à dire que les récits britanniques entourant ce culte Thuggee sont largement exagérés, et ont surtout servi à alimenter la cause colonialiste des anglais sur l'Inde. 

    Chercheuse anthropologue à l’École Pratique des Hautes Etudes, Martine van Woerkens a publié en 1995 un ouvrage, Le Voyageur étranglé. L’Inde des Thugs, le colonialisme et l’imaginaire, dans lequel elle explique que l’idée de l’existence d’un culte Thug serait au moins partiellement le produit du fantasme des colons, doublé d’une parfaite méconnaissance des rituels et des pratiques sociales des habitants du pays.

    "Les Thugs, organisés en secte religieuse aux règles précises, profondément inscrits dans le système des castes, vont devenir un mythe qui hantera l'Angleterre victorienne, en particulier avec la publication du livre fameux de Meadows Taylor, Confessions d'un Thug [NDR : publié en 1839] et jusqu'à notre époque, à travers le cinéma" écrit l'anthropologue.

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