De quoi ça parle ?
Aux confins de l'Himalaya, une congrégation de nonnes s'installe dans un ancien harem afin de transformer le lieu en dispensaire. Dean, un agent anglais installé dans la région depuis longtemps, est chargé de les aider à construire l’école qui servira à éduquer les enfants de la région. Bientôt, la sœur supérieure Clodagh s'offusque des manières incorrectes de Dean...
Un drame au cœur de l’Himalaya
Le roman de Rumer Godden a déjà connu une adaptation au cinéma en 1947 par Michael Powell et Emeric Pressburger, connu sous le titre Le Narcisse noir en français et avec Deborah Kerr. Cette nouvelle version télévisée, menée par Amanda Coe (qui a déjà œuvré sur des épisodes de Shameless), s’est faite sous l’impulsion de la britannique BBC et de l’américaine FX. Pour ce faire, la production est allée sur place, au Népal, dans la magnifique région du Mustang. Mais Black Narcissus ne se contente pas de parler de la mission de nonnes anglicanes dans un coin reculé de l’Himalaya. Il y est essentiellement question d’érotisme et de désir. Celui de Sœur Clodagh (Gemma Arterton) pour M. Dean (Alessandro Nivola), un vétéran de la Première guerre mondiale qui montre peu de déférence vis-à-vis du corps religieux.
La série se pare très vite d’une ambiance teintée de fantastique. La scène d’ouverture se déroule en 1914 et montre une jeune femme indienne se jeter de désespoir du haut du palais Mopu, l’ancien harem qui doit être transformé en école et en dispensaire. D’emblée, on comprend que ce lieu est maudit. Pas étonnant que dix ans plus tard, le palais soit déserté et donc prêt à être investi par les nonnes. L’âme tourmentée de la jeune femme va alors venir hanter la jeune Sœur Ruth – jouée par Aisling Franciosi qu’on avait déjà remarquée dans The Fall. Petit à petit, son humeur s’assombrit. La jeune religieuse devient la proie d’une entité qui pourrait la conduire à sa perte. Même si Black Narcissus ne tient pas les mêmes promesses que le film – qui figure dans le top 100 du British Film Institute des meilleurs films britanniques – cette mini-série est suffisamment belle et bien interprétée pour donner au téléspectateur l’envie d’y voyager. Et c’est aussi l’une des dernières apparitions de la regrettée Diana Rigg.