Sortie en juin 2013 dans nos salles, la comédie Joséphine est portée par Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Bérengère Krief et Alice Pol. Mis en scène par Agnès Obadia, le film suit Joséphine, célibataire de presque 30 ans (mais pas encore), qui s'invente un fiancé brésilien lorsque sa soeur lui annonce son mariage. Mais ce petit mensonge va l’entraîner dans un tourbillon d’aventures.
Le long-métrage est adapté de la bande-dessinée créée en 2008 par Pénélope Bagieu et le personnage de Joséphine est, à l'origine, une commande du magazine Fémina. Devant le succès de l'oeuvre, 3 albums sont publiés : Joséphine, Joséphine - Même pas mal et Joséphine - Change de camp.
La dessinatrice et autrice est connue à l'époque sous le pseudonyme de Pénélope Jolicoeur, nom avec lequel elle signe les planches et les histoires de son blog "Ma vie est tout à fait fascinante", où elle expose des instants de sa vie quotidienne.
L'adatpation du premier album Joséphine sur grand écran totalise 596 000 entrées au box-office français. 3 ans plus tard, la suite, mise en scène par Marilou Berry et intitulée Joséphine s'arrondit, voit le jour et enregistre 893 400 entrées.
Pénélope Bagieu : de Joséphine à Sacrées Sorcières
Peu de temps après le troisième volume de la saga Joséphine, Pénélope Bagieu publie Cadavre exquis, une nouvelle graphique ingénieuse jugée "plus mature" par la critique. On y suit les aventures de Zoé, une hôtesse d'accueil qui fait la rencontre de Thomas Rocher, un écrivain à succès qui sort rarement de son appartement.
Deux ans plus tard Bagieu sort La Page Blanche en collaboration avec le dessinateur Boulet. Ce dernier réalise le scénario tandis qu'elle illustre l'album. En 2013, la prolifique illustratrice s'associe à Joann Sfar pour le premier tome de Stars of the Stars. L'auteur du Chat du Rabbin écrit le scénario tandis que Bagieu réalise les dessins de ce huit-clos délirant porté par des danseuses.
CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE
En 2015, elle s'installe à New York et publie California dreamin', un album en noir et blanc dans lequel elle relate l'enfance de la chanteuse américaine Ellen Cohen surnomée Cass Elliot ou "Mama Cass", membre du groupe The Mamas and the Papas. Ce roman graphique qui dresse le portrait d'une chanteuse ayant rééllement existé marque la volonté de l'autrice de mettre en lumière des femmes importantes dont l'Histoire parle peu.
Portraits de femmes
Un an plus tard, Pénélope Bagieu revient avec Culottées, un ouvrage regroupant plusieurs biographies de femmes ayant marqué l'Histoire mais dont on connaît au final peu de choses. En remettant ces dernières sur le devant de la scène, Pénélope Bagieu permet à toute une génération de découvrir, de manière ludique, des héroïnes qui ont marqué leur époque et ont bravé les normes sociales : guerrière, actrice, peintre, scientifique, écrivaine, rappeuse, peintre, journaliste...
Sans cacher les horreurs vécues par certaines et le rejet de la société pour ces femmes "à part", Bagieu démonte les préjugés sur les femmes et réalise une oeuvre féministe et éducative.
Le premier tome est publié en 2016 et le second en 2017. L'illustratrice reçoit le Prix Eisner de la meilleure édition américaine d'une œuvre internationale au Festival Comic-Con de San Diego. Traduit dans plusieurs langues, Culottées est un véritable succès. Silex Films l'adapte en série animée, diffusée sur France 5 dès mars 2020 et narrée par la comédienne Cécile de France.
Silex Films
En 2020, Pénélope Bagieu publie Sacrées sorcières, une bande-dessinée adaptée du célèbre roman de Roald Dahl. Elle parvient à moderniser l'œuvre de Dahl, qui est son livre pour enfant préféré, et met, une fois de plus, en lumière des figures féminines fortes. En quelques années Pénélope Bagieu a réussi à s'imposer sur le devant de la scène.
Son engagement a d'ailleurs permis de faire évoluer les institutions telles que le Festival de la bande-dessinée d'Angoulême. En 2016, elle dénonce l’absence de femmes en sélection.
Dans une interview accordée à 20 minutes pour la promotion de Sacrées Sorcières, la dessinatrice explique : "En s’engageant à respecter la parité dans ses institutions, le festival a introduit la parité artistique. Comme il y a des femmes dans les jurys, ce n’est plus un groupe d’hommes qui va commenter un album sur le mode « oh, c’est une histoire de gonzesse, non ? », les femmes vont dire « oh, c’est une super histoire ». C’est grâce à ça, j’en suis sûre, que le Fauve du meilleur album de la dernière édition est revenu à une autrice, Emil Ferris, pour Moi, ce que j’aime, c’est les monstres. Et que Ted, drôle de coco d’Émilie Gleason a été déclaré meilleur premier album. Voilà deux exemples d’autrices qui produisaient déjà avec talent avant, mais qu’on n’a commencé à « voir » que récemment."
