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    Bande-annonce Méandre : un film de SF façon Cube avec Gaïa Weiss, vue dans Vikings et La Révolution
    Laëtitia Forhan
    Laëtitia Forhan
    -Chef de rubrique cinéma
    Fan de cinéma fantastique, de thrillers, et d’animation, elle rejoint la rédaction d’AlloCiné en 2007. Elle navigue depuis entre écriture d'articles, rencontres passionnantes et couvertures de festivals.

    La bande-annonce du film de genre Méandre vient d'être dévoilée. AlloCiné s'est entretenu avec le réalisateur Mathieu Turi qui nous parle de son film de SF porté par Gaia Weiss.

    Après Cube et Buried découvrez Méandre de Mathieu Turi. Pour son second long-métrage (après Hostile), le jeune réalisateur français met en scène l'histoire d'une jeune femme qui se réveille dans un tube rempli de pièges mortels. Pour survivre elle doit constamment avancer.

    Porté par Gaia Weiss (vue dans les séries Vikings et La Révolution), le long-métrage est un thriller de science-fiction horrifique qui a nécessité beaucoup de travail sur le plan technique, comme l'explique plus bas le cinéaste. Présenté dans de nombreux festivals de films de genre donc Sitges, Méandre doit sortir dans nos salles obscures le 16 juin prochain. AlloCiné s'est entretenu avec le réalisateur.

    Méandre
    Méandre
    Sortie : 26 mai 2021 | 1h 30min
    De Mathieu Turi
    Avec Gaia Weiss, Peter Franzen, Romane Libert
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    2,2
    Voir sur Paramount+

    AlloCiné: Pouvez-vous nous parler de votre nouveau film, Méandre ?

    Mathieu Turi : Méandre est un film de SF en huis-clos, où une jeune femme se retrouve enfermée dans un tube étrange. Habillée d’une combinaison futuriste et munie d’un bracelet lumineux lui indiquant un compte à rebours, elle n’a d’autre choix que d’avancer si elle veut survivre. Car en effet, toutes les 11 minutes, le tube prend feu. Pourquoi est-elle ici ? Qui l’a mise là-dedans ? Quel est le but de tout ça ? C’est ce qu’elle va essayer de comprendre, tout en essayant de survivre à la multitude de pièges qui habitent le tube.

    Avec mon deuxième long-métrage, j’avais cette idée de faire un huis-clos qui va à l’inverse de la convention classique de ce genre de film. Car la plupart du temps, on parle d’un personnage qui ne peut pas bouger. Ici, c’est exactement le contraire ! Si Lisa n’avance pas, elle meurt ! Cette dynamique de mouvement perpétuel m’intéressait tout particulièrement.

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    Le pitch fait forcément penser à Cube... quelles ont été vos influences ?

    Bien évidemment, on se rapproche de Cube dans le concept global. J’adore le travail de Vincenzo Natali, mais j’avoue ne pas avoir revu Cube depuis que je l’ai découvert étant ado. Alors oui, inconsciemment, il doit y avoir quelques touches qui se rapprochent de son travail. Mais pour les influences conscientes, je dirais que ça va surtout chercher du côté du jeu vidéo.

    Je suis un grand fan de Hideo Kojima (Metal Gear Solid), et j’ai eu la chance de le rencontrer suite à la sortie japonaise de mon premier long-métrage, Hostile. J’admire son travail, et j’ai puisé quelques références dans l’imagerie de son dernier jeu, Death Stranding, mais aussi dans une autre œuvre du maître, appelée P.T., de façon plus métaphorique.

    J’essaie toujours d'avoir des influences plus symboliques que frontales, et le déroulement de Méandre pourrait se comparer dans son ensemble au principe même du jeu vidéo à épreuves, avec un soupçon (d’accord, un gros soupçon) de gore et de violence. 

    Nous avons inventé un système de machinerie pour pouvoir tourner.

    Tourner dans des tunnels a dû être compliqué. Comment s'est déroulé le tournage ?

    C’était un défi en soi. Nous le savions dès le début avec l’équipe. Et dès la conception même du décor, nous avons dû trouver des moyens pour ne pas limiter la mise en scène. Car je voulais éviter à tout prix de me retrouver coincé à ne faire que des plans « simples », et de trouver le rythme et le style du film seulement au montage.

    Donc pendant la préparation, dans un premier temps, je dessine (très très mal) chaque plan. J’ai ainsi ce qui ressemble plus à une bande-dessinée qu’à un story-board, mais ça aide à communiquer avec l’équipe. Dès le début, je voulais des plans complexes, du mouvement, pour suivre le parcours de Lisa, et mettre le spectateur directement à ses côtés, et pas « dehors ».

    Pour ce faire, nous avons dû inventer tout un système de machinerie, parfois même pour un seul plan ! Par exemple, pour les longs plans en mouvement face et dos à Lisa, la caméra était installée dans une sorte de cage sur roulettes, le tout surmonté d’une très longue barre de métal. Imaginez une sorte de four à pizza, et la caméra, c’est l’ustensile qui permet de mettre les pizza à l’intérieur.

    Vous avez maintenant une petite idée de comment nous avons pu faire certains plans, notamment celui où Lisa fonce vers la caméra et qu’on recule avec elle dans le tube, à toute vitesse, sur plus de 12 mètres.

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    Gaïa Weiss est l'héroïne de votre film. Pouvez-vous nous parler de sa prestation et de son entraînement pour ce film ? Qui sont les autres acteurs ?

    Gaïa Weiss porte le film sur ses épaules. Donc en plus d’être une excellente comédienne, il fallait aussi qu’elle soit très physique, mais qu’on garde une certaine innocence et une souffrance crédible, comme si elle découvrait le tube petit à petit.

    Nous avons beaucoup travaillé au fur et à mesure, car dès le départ, l’idée était de tourner au maximum dans l’ordre chronologique. Cela nous a permis de continuer à trouver le personnage ensemble tout au long du tournage. Ce fut une expérience très enrichissante, et je lui dois beaucoup, car en plus d’être de chaque plan, elle avait perpétuellement une caméra collée au visage… littéralement !

    C’est loin d’être évident, mais elle l’a fait avec brio. J’ai également pu travailler avec Peter Franzen (Vikings), et ce fut un plaisir de chaque instant. C’est un bourreau de travail, et un homme d’une gentillesse incroyable. Il donne tout, sans aucune limite, et possède une force de proposition hallucinante dans son jeu.

    Nous avons besoin de ce regard féminin sur le monde, et il est bien trop rare.

    Hostile et Méandre sont tous deux portés par des femmes, c'est encore malheureusement trop rare dans les films de genre. C'est important pour vous d'avoir des personnages féminins forts dans vos films ?

    Ce qui est important, c’est l’histoire, et pourquoi on la raconte. Quand j’ai commencé à écrire des scripts, je suis parti sur trois projets qui auraient pu devenir mon premier film. Hostile, Méandre, et un autre projet qui ne sera pas mon prochain film, mais qui se fera sûrement un jour. Il se trouve que ces trois projets ont tous pour centre des personnages féminins, mais je ne sais même pas si je l’ai fait consciemment. C’est d’abord l’histoire qui guide tout ça.

    Par exemple, avec Méandre, je voulais parler de maternité et de naissance, donc ce fut assez naturel. Et dès le départ, je voulais éviter le côté voyeur. Nous ne sommes pas là pour regarder une femme souffrir et se dandiner dans un tube, mais pour être à côté d’elle, et partager son expérience, aussi bien physique que mentale.

    Plus généralement, c’est évidemment important d’avoir des personnages féminins forts dans le cinéma, mais c’est encore plus important d’avoir des réalisatrices, autrices et productrices à qui on laisse autant de chance qu’aux hommes de s’exprimer par leur art et par leur travail. Nous avons besoin de ce regard féminin sur le monde, et il est bien trop rare. Ça change petit à petit, mais on est encore loin du compte.

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    Le cinéma de genre est un vecteur d'émotion puissance 1000.

    Qu'est-ce qui vous plaît dans le cinéma de genre ?

    Le cinéma de genre permet d’exprimer énormément d’idées et de parler à la part primitive qui est en chacun de nous. C’est, je pense, pour cela que le cinéma de genre reste un véritable vecteur d’émotion puissance mille, surtout en salle. On aime se faire peur, on aime partager cette émotion à plusieurs, et c’est un cinéma tourné vers son public.

    La diversité du genre et sa capacité à sans cesse se renouveler sont pour moi l’explication du succès du genre, qui prend de plus en plus de place, entre l'expansion des plateformes et l’arrivée d’une génération de producteurs et de financiers qui ont grandi avec ce cinéma, le comprennent et l’apprécient.

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    Méandre doit sortir au mois de juin après avoir été sélectionné dans de nombreux festivals de films de genre. Comment appréhendez-vous cette sortie en cette période particulière ?

    C’est très particulier, car en effet, nous avons pu faire une incroyable tournée en festivals (qui n’est pas encore terminée), en commençant par SITGES, où nous avons reçu de superbes retours des spectateurs, mais pour autant, je n’ai pas encore pu voir le film avec un public ! Et ça, pour un réalisateur, c’est assez frustrant. J’ai donc doublement hâte que le film sorte, et j’espère que d’ici le 16 Juin, les choses seront un peu plus simples pour le monde de la culture.

    C’est très difficile car les conséquences sanitaires d’une pandémie mondiale sont évidemment plus importantes que d’aller au cinéma, mais d’un autre côté, au-delà des films qui attendent leur sortie, ce sont des milliers de gens qui ne peuvent plus exercer leur profession. Et pas seulement les acteurs, réalisateurs, etc…, mais les distributeurs, les exploitants,...

    Et il y également une grande partie des français qui ne demande que de pouvoir se divertir pour ne pas devenir cinglé. Le temps devient long pour tout le monde, donc vivement que la vie reprenne, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des salles de cinéma.

    Quels sont vos projets futurs ? Avez-vous profité des confinements pour écrire ?

    Oh que oui ! C’est l’avantage d’être coincé chez soi. J’ai écrit deux nouveaux scripts depuis le premier confinement, et j’ai développé d’autres projets qui seront annoncés bientôt. Mon troisième film sera bien différent des deux premiers, même si ça reste du genre très assumé, mais cette fois, on suivra une bande de durs à cuir, dans un univers très particulier. C’est un projet qui me tient vraiment à cœur, et qui est, encore une fois, un énorme challenge.

    J’ai également un gros projet d’adaptation d'une BD, et une autre de jeux vidéo. Mais tous ces projets sont encore en développement, donc je ne peux pas trop en parler pour le moment. Ce qui est sûr, c’est que j’ai voulu profiter à fond de cette étrange année pour pouvoir enchaîner les projets, et c’est clairement en train de payer, grâce à beaucoup de travail, un peu de chance, et une tonne de zoom/skype !

    Je n’ai qu’une hâte, pouvoir en parler… On se refait un point en fin d’année ?

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