Sorti en 1994, Rasta Rockett raconte le parcours incroyable de quatre Jamaïcains qui rêvent d'obtenir une médaille d'or aux Jeux Olympiques. Le problème, c'est qu'ils veulent gagner dans une discipline qui leur est totalement inconnue et impossible à pratiquer chez eux : le bobsleigh.
Comédie familiale très librement inspirée d'une histoire vraie (la très médiatisée participation d'une équipe jamaïcaine aux Jeux d'hiver de 1988 à Calgary au Canada), le film avait connu un immense succès public. Son côté feel good movie bien exploité, ses personnages attachants ou encore le fameux tube de Jimmy Cliff sont autant qui avaient conquis les spectateurs.
ENTRE FICTION ET RÉALITÉ
Mais jusqu'où le parcours rocambolesque des héros du film est-il conforme à ce qu'il s'est réellement passé aux JO de 1988 ? Petit focus sur les différences principales entre la réalité et la fiction.
Inspiré de cette histoire vraie, les scénaristes ont toutefois pris plusieurs libertés avec le réel. Pour commencer, si les quatre compétiteurs en bobsleigh de Rasta Rockett sont composés de sprinters ayant échoué au moment des sélections olympiques, les vrais sportifs (Dudley Stokes, Devon Harris, Michael White et Chris Stokes) étaient des militaires jamaïcains. De plus, le personnage de l'entraîneur incarné par John Candy, un ancien athlète exclu de la compétition pour tricherie, n'a jamais existé. L'équipe réelle était chapeautée par plusieurs coach qui n'ont jamais commis d'actes illégaux.
Dans le long-métrage de Jon Turteltaub, les quatre protagonistes ont pu partir au Canada grâce à l'un d'entre eux, qui a acheté les billets d'avion en revendant sa voiture. Dans la réalité, les membres de l'équipe ont pu se rendre dans ce pays avec l'argent récolté par une vente de t-shirts à leur effigie.
UNE ÉQUIPE BIEN ACCUEILLIE
Enfin, la vraie équipe de Jamaïque n'a pas connu l'animosité et le rejet des autres compétiteurs, comme il en est question dans le film (notamment à travers le personnage de l'athlète Est-Allemand Josef Grool, mais qui reconnaît à la fin le courage des Jamaïcains).
En revanche, ce qui est très bien montré dans le long métrage est l'engouement du public pour l'équipe jamaïcaine et son indéfectible volonté de réussir. Pendant la compétition, Dudley Stokes, Devon Harris, Michael White et Chris Stokes ont réellement chuté dans un virage particulièrement serré. Ils ont ensuite poussé leur bob jusqu'à la ligne d'arrivée. L'équipe n'a donc pas pu participer à la dernière manche de la compétition et a dû déclarer forfait. Dans la réalité, l'équipe de bob à deux (Dudley Stokes et Michael White) a terminé 30ème sur 38.
UN TRIOMPHE PLANÉTAIRE
Au moment de sa sortie, Rasta Rockett a été un succès commercial considérable, avec 155 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget d'à peine 14 petits millions ! Le film a été le quinzième plus gros succès de l'année 1993 aux Etats-Unis. En France, il a fini à la dixième place de l'année 1994 (2.5 millions d'entrées, soit plus que les blockbusters Speed, Le Flic de Beverly Hills 3, True Lies, Demolition Man ou encore Entretien avec un vampire). Le long-métrage est par ailleurs aussi devenu le film en prises de vues réelles le plus lucratif de Disney en son temps.
À noter que le metteur en scène Jon Turteltaub connaîtra par la suite plusieurs autres grandes réussites commerciales, dont Benjamin Gates et le Trésor des Templiers (2004) et sa suite (2007), mais surtout le récent film de requin En eaux troubles (500 millions de dollars de recettes mondiales).
LES GAFFES DE RASTA ROCKETT