Mon compte
    Martin Scorsese fait une nouvelle sortie contre le streaming
    Emilie Semiramoth
    Emilie Semiramoth
    Cheffe du pôle streaming, elle a été biberonnée aux séries et au cinéma d'auteur. Elle ne cache pas son penchant pour la pop culture dans toutes ses excentricités. De la bromance entre Spock et Kirk dans Star Trek aux désillusions de Mulholland Drive de Lynch, elle ignore les frontières des genres.

    Dans un essai intitulé « Il Maestro » et dédié au maître du cinéma Federico Fellini, Martin Scorsese en profite pour en remettre une couche sur le streaming et ses dérives associées.

    Copyright DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

    Martin Scorsese n’a pas sa langue dans sa poche. On le sait depuis belle lurette et même si ses coups de colère font parfois sourire, n’oublions pas qu’ils viennent d’un cinéaste qui voit son art muter à la vitesse de la lumière sous ses yeux et pas toujours au profit des artistes. C’est justement ce qu’il dénonce au détour de quelques paragraphes dans cette tribune qu’il signe dans le Harper’s magazine.

    Bien qu’il ait lui-même réalisé un film diffusé sur Netflix, The Irishman, Martin Scorsese ne se prive pas de rappeler les dérives de l’industrie du streaming et leurs impacts sur le monde du cinéma.

    « Il y a quinze ans à peine, le terme "contenu" n’était entendu que lorsque les gens discutaient sérieusement du cinéma, et il était différencié par rapport à la "forme".

    Puis, peu à peu, il a été de plus en plus utilisé par les personnes qui ont pris le contrôle des médias, dont la plupart ne connaissaient rien de l'histoire de cette forme d'art, ou même ne s’en souciaient suffisamment pas pour penser qu'elles devraient le faire.

    "Contenu" est devenu un terme commercial pour toutes les images en mouvement : un film de David Lean, une vidéo de chat, une publicité du Super Bowl, une suite de super-héros, un épisode de série. Il est lié, bien sûr, non pas à l'expérience en salles mais au visionnage à domicile, sur les plateformes de streaming qui sont venues dépasser l'expérience cinématographique, tout comme Amazon a remplacé les magasins physiques.

    D'une part, cela a été bon pour les cinéastes, moi y compris. D'un autre côté, cela a créé une situation dans laquelle tout est présenté au spectateur sur un pied d'égalité, ce qui semble démocratique mais ne l'est pas.

    Si un visionnage plus approfondi est "suggéré" par des algorithmes basés sur ce que vous avez déjà vu et que les suggestions sont basées uniquement sur le sujet ou le genre, qu'est-ce que cela fait à l'art du cinéma? »

    Des propos qui donnent à réfléchir et qui relancent cette question qui brûle de toutes parts dans l’industrie : Qu’est-ce que le cinéma ?

    La bande-annonce de The Irishman :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top