DE QUOI ÇA PARLE ?
La riche et puissante famille Roy, composée du patriarche Logan et de ses quatres enfants, contrôle l'un des plus gros conglomérats de médias du monde. Alors que leur père vieillissant se retire peu à peu de la compagnie, Connor, Kendall Roman et Siobhan contemplent le futur de l'entreprise sans lui.
Les deux premières saisons de Succession sont disponibles sur OCS. La troisième salve d'épisodes sera diffusée à partir du 18 octobre.
POURQUOI IL FAUT LA RATTRAPER
Avec une approche froide et cynique, Succession décortique la puissante famille Roy, dont le patriarche est un magnat des médias. Sa position attise la convoitise de ses enfants qui se tirent dans les pattes pour espérer gravir les échelons dans son entreprise et lui succéder.
La série s’attache à raconter les relations compliquées et les rivalités entre les membres de cette famille dysfonctionnelle avec un tas de rebondissements surprenants. Malgré les apparences, Succession n’est pas qu’une saga soapesque dans la veine de Dallas ou Dynastie et va au-delà de son histoire classique.
Oscillant entre la pure comédie noire et le drame familial foudroyant, cette série de Jesse Armstrong joue de ce flou artistique pour dresser une galerie dérangeante de personnages antipathiques collectionnant les pires défauts. Aussi détestables soient-ils, les membres de la famille Roy cachent autant de vices que de fêlures, ce qui leur apporte une once d’humanité.
Une famille qu'on adore détester
Pas au point de les rendre totalement attachants heureusement mais assez pour adorer suivre leurs enjeux, parfois ridicules, parfois tragiques, et surtout pour adorer les détester. Représentant la quintessence de l’Amérique capitaliste et du white privilege, la famille Roy n’a rien à envier aux innombrables familles de séries et reflète une société brutale où l’écart entre les classes sociales ne fait que grandir.
Digne d’une tragédie shakespearienne, Succession bénéficie d’une écriture brillante et de dialogues piquants et savoureux lancés avec fougue et rythme. Le show repose également sur des prestations solides de la fratrie rongée par l’ambition, la drogue, l’arrogance et l’envie de plaire et campée par les impeccables Kieran Culkin, Jeremy Strong, Sarah Snook et Alan Ruck. Tous épousent avec folie leurs personnages déchaînés qui papillonnent autour du patriarche self made man incarné par un Brian Cox en grande forme.
L’esthétique très léchée de la série séduit également avec un parti pris visuel intimiste caméra à l’épaule et une mise en scène quasi théâtrale. Du générique stylisé et entraînant aux tenues bling bling de gangsters en col blanc, Succession est autant sexy sur le fond que sur la forme et offre des moments d’anthologie et des séquences déjà culte.
Si la série a attisé la curiosité en saison 1 et frappait déjà un grand coup avec une fresque familiale désarmante, Succession convainc totalement avec une deuxième saison encore plus percutante. Avec une évolution aussi puissante qui lui a valu une pluie de récompenses aux Emmy Awards et aux Golden Globes, on ne peut qu’espérer une troisième saison d’une qualité, si ce n'est supérieure, au moins similaire.