De quoi ça parle ?
Pour lutter contre les intenses cauchemars qui malmènent son sommeil, Marlene se rend dans un hameau reculé dans la montagne qui ressemble étrangement aux lieux de ses effrois nocturnes. Devenue brusquement apathique, elle y est rejointe par sa fille Mona, qui peu à peu découvre la froideur de ce lieu anxiogène. Tandis que cette dernière cherche à comprendre le mal qui paralyse sa mère, elle doit affronter le passé macabre de ce village et les forces menaçantes qui le hantent…
Sleep réalisé par Michael Venus, avec Gro Swantje Kohlhof, Sandra Hüller, August Schmölzer... Sortie prévue prochainement.
Nuit d'horreur dans un hôtel (très) particulier
Après trois courts métrages, l'Allemand Michael Venus écrit et réalise son premier film, Sleep - ou Schlaf en version originale. Il réveille les vieux démons de son pays et s'intéresse à la tyrannie d'une société patriarcale. Le cinéaste développe son sujet autour de deux personnages, une mère et sa fille, toutes les deux en proie à des visions cauchemardesques. Pensée comme un véritable puzzle, l'intrigue cumule de nombreuses pistes, quitte à parfois perdre son public. Sleep est un film cérébral, manipulant ses personnages comme ses spectateurs. Les cauchemars se mêlent à la réalité tandis que le présent rencontre le passé.
Si le labyrinthe scénaristique a de quoi faire tourner la tête, c'est l'ambiance mystique et franchement inquiétante instauré par la mise en scène de Michael Venus qui fascine, au point de plus dévier les yeux de l'écran. Comme décor principal, il y a cet hôtel, presque vide, situé au beau milieu de la campagne allemande. La jeune Mona, interprétée par Gro Swantje Kohlhof, se perd dans les couloirs de l'établissement où elle entrevoit des fantômes. Un grand hôtel isolé, des apparitions effrayantes, une folie palpable... Oui, le Shining de Stanley Kubrick n'est pas loin. Pourtant, le réalisateur ne cède pas à la facilité et ne se contente pas d'une redite. Il impose, au contraire, un style personnel.
Salzgeber & Co. Medien
Très visuelles, les séquences de cauchemars marquent par leur beauté. Le film joue également sur un travail sonore efficace en s'autorisant des silences pesants comme quelques jump scares bien dosés. Sleep se vit comme une expérience. Un deuxième visionnage ne serait pas de trop pour déceler toutes les réponses de l'histoire, mais Michael Venus invite le spectateur à se laisser guider dans cet hôtel aux allures de train fantôme.
Réserver votre séance en ligne pour voir le film.
