DE QUOI ÇA PARLE ?
Tout le monde rêve de devenir quelqu’un d’autre… mais pour Claire ce rêve devient une obsession, puis un véritable cauchemar. Son travail de coiffeuse lui permet de s’évader en écoutant les histoires de ses clientes jusqu’au moment où elle décide d’arrêter la discussion… et d’en finir pour de bon avec elles. La vie solitaire de Claire, avec sa routine bien ordonnée et ses secrets inavouables, est chamboulée le jour où une de ses fidèles clientes lui demande de la coiffer pour son mariage…
The Stylist, réalisé par Jill Gevargizian et avec Najarra Townsend, Brea Grant, Sarah McGuire, Laura Kirk... Sortie prévue le 11 novembre sur OCS.
Portrait d'une jeune femme solitaire... et mortelle
Avant d'être un film, The Stylist est un court métrage de 13 minutes. Sorti en 2016, le thriller de Jill Gevargizian fait le tour des festivals et remporte de nombreux prix. Consciente du concept fort qu'elle tient entre ses mains, la scénariste et réalisatrice se lance dans une version longue avec l'aide d'un financement participatif. Au total, plus de 60 000 dollars sont récoltés. À travers ce format, l'auteure explore davantage la psyché de son personnage et donne de la chair à son histoire.
Au centre de The Stylist, il y a la convaincante Najarra Townsend. L'actrice, déjà impliquée dans le court métrage, reprend le rôle de Claire, une jeune coiffeuse de passage dans la vie de ses clientes. Solitaire et d'une timidité maladive, elle envie secrètement celles qu'elle voit défiler sur les fauteuils de son salon tous les jours. Elle se nourrit de leurs confidences, de leurs désirs et libère sa rage meurtrière lorsqu'elle s'empare de ses ciseaux pour les scalper. Mais Jill Gervargizia ne veut pas s'arrêter aux effusions de sang. Plus qu'un simple film d'horreur, The Stylist est d'abord un drame psychologique.
Oubliez l'image de la femme fatale tueuse, à l'instar Catherine Tramell (Sharon Stone) dans Basic Instinct. Ici, Claire n'a rien d'un monstre glamour et sexualisé. L'héroïne étonne de par sa complexité et l'empathie qu'elle impose chez le spectateur. Jill Gervargizia veut aller au-delà de l'extrême et du cauchemar pour humaniser son personnage, même lorsque cela semble impossible. Et pourtant, l'objectif est atteint grâce à une bonne écriture, qui lui permet d'éviter de nombreux écueils.
Contrairement à beaucoup de films d'horreur récents, The Stylist ne politise pas son sujet. Néanmoins, il met à l'honneur un antagoniste féminin, chose plutôt rare dans le cinéma de genre. Très premier degré, le long métrage, oscillant entre la peur et le drame, offre une belle photographie avec une utilisation des couleurs vives. Pour le plaisir des cinéphiles, plusieurs références évidentes parsèment The Stylist comme Psychose, Massacre à la Tronçonneuse ou encore Le Silence des Agneaux. Attention aux coups de ciseaux.
Découvrez le court métrage ,The Stylist, qui a inspiré le film.