ÇA PARLE DE QUOI ?
Tasya Vos est agente au sein d’une organisation secrète utilisant une technologie neurologique qui permet d’habiter le corps de n’importe quelle personne et la pousser à commettre des assassinats aux profits de clients très riches. Mais tout se complique pour Tasya lorsqu’elle se retrouve coincée dans le corps d’un suspect involontaire dont l’appétit pour le meurtre et la violence dépasse le sien de très loin.
Possessor réalisé par Brandon Cronenberg avec Andrea Riseborough, Jennifer Jason Leigh, Christopher Abbott...
DE LA S-F GORE
En 2012, Brandon Cronenberg - le fils de David, dont il partage les obsessions - présentait son premier long métrage, Antiviral au Festival de Cannes dans la catégorie Un Certain Regard. 8 ans plus tard, le metteur en scène revient avec Possessor, présenté en section World Cinema Dramatic Competition au Festival de Sundance 2020 et en compétition au Festival du Film Fantastique de Gerardmer. Si dans son précédent film, des fans s'injectent volontairement les virus contractés par leurs stars favorites, il est ici question de possession mais l'hôte n'a - cette fois-ci - rien demandé. D'autant que pour sortir de son hôte, le possesseur doit le tuer.
Mélangeant science-fiction et cinéma d'horreur, Possessor est un film très visuel d'une grande violence. Les meurtres sont montrés sans retenue et sont bien souvent gores. La tueuse - incarnée par Andrea Riseborough - est une mère de famille qui cache son véritable métier à son époux. A force de posséder les gens, cette dernière ne semble même plus savoir qui elle est. Cette déshumanisation du personnage trouvera son apothéose dans une scène finale à la limite du soutenable.
QUI CONTRÔLE QUI ?
L'esprit de Tasya Vos s'immisce tel un parasite dans le corps de ses victimes et les force à agir contre leur gré. Mais lors d'une mission, l'esprit de Colin, le possédé (incarné par Christopher Abbott), refait surface. Le spectateur assiste alors à la confrontation intérieure des deux esprits ce qui donne lieu a des scènes marquantes. Lors d'un rapport sexuel notamment. Les deux esprits s'affrontent et Tasya se retrouve piégée dans le corps de Colin. Qui entre le possesseur et le possédé gardera le contrôle du corps ?
Si le specateur est parfois perdu, ne sachant plus qui agit, vient rapidement se poser la question du consentement et des pulsions. Si certains souffrent d'être utilisés, d'autres semblent finalement y trouver leur compte. Est-ce le possesseur qui a commis le crime ou le possédé qui profite du possesseur pour réaliser son inavouable désir : se venger ou se libérer d'un poids ?
Un film pour public averti qui ne laissera sûrement pas indifférent.