En mai 2018, l'actrice Sand Van Roy portait plainte pour viol contre Luc Besson suite à un rendez-vous dans un hôtel parisien. Deux mois plus tard, la jeune femme dénonçait une relation "d'emprise professionnelle" avec le réalisateur et producteur, rapportant d'autres faits de viols, d'agressions sexuelles et de rapports toxiques. Après plusieurs mois d'enquête, sa plainte avait été classée sans suite en février 2019 par le parquet de Paris, estimant n’avoir pu "caractériser l’infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs."
Suite à cette décision de justice, la comédienne belgo-néerlandaise avait de nouveau porté plainte avec constitution de partie civile. Une information judiciaire pour viol a été ouverte le 2 octobre 2019. L'enquête a donc été relancée et Luc Besson a été placé sous le statut de témoin assisté. Accompagné de son avocat, maître Thierry Marembert, le cinéaste a été audtionné pendant près de cinq heures par la juge d'instruction Marie-Claire Noiriel.
Pour rappel, le témoin assisté est une personne mise en cause dans une affaire pénale. C'est un statut entre celui du témoin et celui du mis en examen. Ce statut donne des droits devant le juge d'instruction. Il peut changer au cours de la procédure. Lors d'une information judiciaire comme celle concernant Luc Besson, une personne peut être placée sous le statut de témoin assisté par le juge d'instruction. Dans ce cas, il doit exister dans le dossier d'enquête des indices, c'est-à-dire des preuves, pouvant faire croire à sa culpabilité lors de l'infraction.
Ce statut est différent de ces 2 autres existants. Le témoin est une personne qui a assisté à des faits et qui peut en donner connaissance au juge. Le mis en examen est une personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants pouvant faire croire à sa culpabilité. C'est une présomption plus forte de culpabilité que pour le témoin assisté.
Selon des informations du Point, depuis la ré-ouverture de l'enquête, plusieurs personnalités proches de Luc Besson ont été entendues par la police, de Maïwenn à Anne Parillaud en passant par sa femme, Virginie Besson-Silla. Le metteur en scène du Cinquième Element a toujours démenti ces accusations.
"Je n'ai jamais exercé aucun geste violent ni aucune contrainte sur madame Van Roy ni sur aucune autre femme. Si, à n'importe quel moment, elle avait émis le souhait d'arrêter ou de modifier notre relation, je l'aurais fait immédiatement avec respect", déclarait Besson lors de sa confrontation face à son accusatrice devant la police judiciaire en décembre 2018.
Après son placement en tant que témoin assisté, son avocat, Thierry Marembert a tenu à rappeler que "cette décision venait confirmer une nouvelle fois que les faits reprochés à Luc Besson n’ont aucun fondement. Elle intervient après un premier classement sans suite en février 2019 et des réquisitions contre l’ouverture de l’information judiciaire par un vice-procureur du parquet de Paris", a-t-il ajouté dans une déclaration relayée par Le Monde.
Depuis les accusations de Sand Van Roy, le fondateur d'EuropaCorp est dans la tourmente. Mediapart avait notamment réalisé une longue enquête en juillet 2018, recueillant les récits de plusieurs femmes racontant leurs expériences face au cinéaste. Ce dernier aurait eu à de nombreuses reprises des comportements sexuels abusifs.
LUC BESSON ETAIT VENU SE DÉFENDRE SUR BFM TV EN OCTOBRE 2019