Sunshine - Le bain de soleil
C'est un plan récurrent du Sunshine de Danny Boyle : l'ombre d'un ou plusieurs membres d'équipage de la mission ICARUS II -chargée de relancer l'activité solaire- face au disque brûlant d'un astre inatteignable aussi mystérieux que mortel. Injustement boudé en salles, le long métrage mérite une (re)découverte, pour ces images fascinantes, et pour sa scène étouffante sur l'adagio de John Murphy.
Interstellar - La planète de Miller
Sur les traces des astronautes qui les ont précédés pour tenter de découvrir un nouveau refuge pour l'humanité, Cooper et Brand visitent une planète dont les caractéristiques résument parfaitement l'ambition, la démesure et la profondeur qui sont celles d'Interstellar. Recouverte d'un océan qui s'étend à perte de vue, la planète de Miller est soumise à un écoulement du temps très particulier. Résultat : les immenses vagues qui s'y forment déferlent au ralenti, et dans sa navette, Romilly attendra plus de 23 ans le retour de ses compagnons, qui ne sont pourtant partis que quelques heures. Une séquence magistrale, tant d'un point de vue visuel que métaphysique.
Independence Day - Et la Maison Blanche disparût…
De toutes les scènes marquantes d'Independence Day, c'est celle dont on se souvient le plus. Et pour cause : y a-t-il plus symbolique, pour prouver le côté belliqueux des envahisseurs extra-terrestres, que de faire exploser la Maison Blanche ? Une image entrée au Panthéon de la science-fiction avant même la sortie du film de Roland Emmerich : lorsque le public américain l'a découverte, sans s'y attendre, dans le spot TV diffusé à la mi-temps du Super Bowl 1996. Effet garanti !
2001, L'Odyssée de l'espace - L'ellipse de l'os au vaisseau
S'il ne fallait retenir qu'une scène de 2001, L'Odyssée de l'espace, ce serait celle-ci : après avoir battu à mort le chef d'une autre tribu avec un os utilisé pour la première fois comme une arme, un hominidé, triomphant, le jette dans les airs. Le plan suivant montre, sans transition, un satellite orbital : un raccord qui ne figure rien de moins qu'une ellipse de 4 millions d'années d'évolution.
Blade Runner - Le monologue de Roy
A la fin de Blade Runner, chef-d'oeuvre de Ridley Scott qui compte parmi les plus grands films de science-fiction, le réplicant Roy Batty (Rutger Hauer) cesse de pourchasser Deckard (Harrison Ford) et décide de le sauver. Sentant venir la mort, il livre un monologue poignant, qui s'achève ainsi : "Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir."
Le Voyage dans la Lune - L'obus dans l'oeil
Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès n'est autre que le premier film de science-fiction de l'Histoire. L’image la plus célèbre de cette succession de tableaux fantaisistes et burlesques, qui est aussi sur l'affiche du film, est celle de l'obus spatial qui atterrit dans l'oeil droit de la Lune, après que des jeunes filles court vêtu l'ont poussé dans le canon et qu'un marin l'a mis à feu.
Star Wars : L’Empire contre-attaque - "Je suis ton père"
Réplique culte de la saga Star Wars, "Je suis ton père" est la phrase lancée par Dark Vador à Luke Skywalker (Mark Hamill) dans L’Empire contre-attaque lorsqu’il tente de le faire basculer du côté obscur. Cette révélation a créé l’évènement et a été une véritable surprise pour les fans. Très peu de personnes de l’équipe connaissaient ce dénouement puisque la vraie réplique a été ajoutée en post-production, l’acteur David Prowse, qui incarne physiquement Vador, n’étant même pas au courant.
Matrix - Le Bullet Time
Néo est l'Élu, et il le prouve dans cette séquence au cours de laquelle il part sauver son mentor Morpheus, capturé par l'Agent Smith. Confronté à l'un des sbires de ce dernier, il se retrouve en mauvaise posture et à court de munitions, mais parvient à éviter les balles en se contorsionnant, alors que le temps ralentit (et notre souffle aussi) et que la caméra tourne autour de lui. En reprenant cet effet créé par un Français pour un clip des Rolling Stones et le baptisant "Bullet Time", les Wachowski font entrer le blockbuster dans le XXIe siècle de manière anticipée, avec une scène culte de Matrix maintes fois copiée. Mais jamais égalée.
Le Cinquième Elément - Le saut de Leeloo
L'univers pop de Luc Besson regorge d'images inoubliables, du taxi de Korben Dallas / Bruce Willis à la Diva Plavalaguna et son concert intergalactique. Mais si on ne devait garder qu'une scène du Cinquième Elément, ce serait le plongeon de Leeloo / Milla Jovovich entre les bolides volants du New York de 2263. Un plan qui servira même d'affiche secondaire pour le film. Une icône SF est née.
Terminator 2 - La poursuite en moto
Même si Terminator 2 - plus grand film de la saga, mettons fin au débat tout de suite - est une véritable succession de scènes culte, il fallait bien en choisir une. Cette course-poursuite qui débute sur l'autoroute et se prolonge sur une voie de rétention (et qui marque plus ou moins la rencontre entre John Connor, le T-800 et le T-1000), a tout pour figurer dans les livres d'histoire de la SF. Le semi-remorque qui tombe du pont, le fusil à pompe de Schwarzy, le corps métallique du robot tueur sortant des flammes... Tous les ingrédients qui font le sel et la réussite du film de James Cameron sont réunis ici.
Alien, le huitième passager - Le chestburster
Si l'attaque de Kane (John Hurt) par le facehugger pendant l'exploration du vaisseau extraterrestre au début d'Alien, le huitième passager était impressionnante, la scène du dîner où il est pris de violentes convulsions et où le chestburster, littéralement "exploseur de poitrine", jaillit de son corps en lui perforant le thorax a carrément traumatisé des générations entières de spectateurs.
Metropolis - La femme-robot devient Maria
Impossible de parler de science-fiction sans mentionner le Metropolis de Fritz Lang, véritable monument du genre. Avec cette œuvre ambitieuse, considérée comme le film le plus cher de l'histoire à l'époque, le réalisateur allemand s'intéresse à la lutte des classes dans un monde futuriste. L'une des séquences phares met en scène l'expérience de l'inventeur Rotwang (Rudolf Klein-Rogge) qui donne à son androïde l'apparence de Maria (Brigitte Helm), symbole de la classe ouvrière, pour mieux semer le chaos dans les bas-fonds de la ville. Cette scène de transformation est devenue l'une des images les plus iconiques du cinéma.
Avatar - Dans la jungle de Pandora
C'est avec cette séquence, alors que son Avatar n'était qu'un pari SF très ambitieux, que James Cameron dévoilait l'univers du film au public, plusieurs mois avant sa sortie, lors de séances preview. Comme Jake Sully, le spectateur plonge littéralement au coeur d'une jungle bioluminescente, pour une expérience inédite et révolutionnaire. "On ne dit pas merci pour ça" disait Neytiri. Si, si.
Retour vers le futur - Le test sur le parking
Dans Retour vers le futur de Robert Zemeckis, un des films de science-fiction majeurs des années 80, l'inventeur Doc (Christopher Lloyd) met au point une machine à voyager dans le temps grâce à sa voiture, une DeLorean DMC-12. Afin de montrer ses exploits à son jeune ami Marty McFly (Michael J. Fox), le scientifique lui donne rendez-vous sur le parking d'un centre commercial pour réaliser un test. L'expérience tourne mal : des terroristes débarquent, obligeant McFly à fuir à bord du véhicule qui le transportera en... 1955.
La Mouche - La téléportation
Dans La Mouche, de David Cronenberg, il est question d'une expérience scientifique qui tourne mal, d'un amour impossible et d'un Jeff Goldblum qui, au fur et à mesure que l'histoire évolue, se métamorphose en un insecte géant et répugnant. La scène emblématique du film est, forcément, celle par laquelle la tragédie commence : la téléportation - à première vue réussie - de Seth, qui ne sait pas encore qu'une mouche s'est introduite dans l'appareil. Le tout, accompagné par l'excellente composition d'Howard Shore.
E.T. - Le vol des vélos
Alors que la fin du film approche à grands pas, nous connaissons déjà les pouvoirs d'E.T. Mais les autorités qui tentent d'arrêter Elliot (Henry Thomas) et ses amis alors qu'ils veulent sauver l'extra-terrestre vont les découvrir en plein jour lorsque les enfants et leurs vélos s'envolent par-dessus le barrage qu'ils ont mis en place. Une scène inoubliable à laquelle la musique de John Williams donne des allures de ballet, pour l'un des sommets d'émotion et d'émerveillement de la carrière de Steven Spielberg.
The Thing - La transformation de Norris
Avec The Thing, John Carpenter réinvente le roman court de John W. Campbell, La Bête d'un autre monde, publié en 1938. Porté par Kurt Russell, le film ne manque pas de séquences terrifiantes, sublimées par le travail de l'artiste maquilleur Rob Bottin. Pourtant, l'une des plus marquantes reste celle de la transformation de Vance Norris, interprété par Charles Hallahan. Après une crise cardiaque, ce dernier tente d'être réanimé quand, subitement, son corps se disloque pour laisser apparaître la créature sous les yeux horrifiés de ses coéquipiers. Un grand moment de frisson.
WALL-E - Seul sur Terre
En s'interdisant la moindre ligne de dialogue pendant les 40 premières minutes de WALL-E, les artisans des studios Pixar font une fois de plus la part belle à l'animation... et à l'émotion. Au beau milieu d'une planète Terre déserte et dévastée, sur laquelle les gratte-ciel sont des piles de déchets, un petit robot nettoyeur collectionne des objets, recueille une plante, regarde de vieux films, tombe amoureux, retrouve peu à peu ce qu'avait égaré l'humanité.
Jurassic Park - L'arrivée du T-Rex
Une heure après le début du film, Jurassic Park dévoile enfin sa pièce maîtresse. Spielberg sait mieux que personne ménager ses effets, et c'est donc après avoir laissé aux spectateurs tout le temps de se l'imaginer qu'il lâche finalement sur ses personnages le fameux T-Rex. La nuit, sous une pluie battante (ce qui permet aux effets spéciaux de gagner en réalisme), la bête se fait encore attendre. Un gobelet d'eau tremble à intervalles réguliers sur la plage avant, un cuisseau de chevreau ensanglanté atterrit sur le pare-brise, une clôture électrique lâche... et le spectacle peut commencer.
Abyss - Le pseudopode
La première rencontre entre l'équipage de la station Deep Core et les entités sous-marines des Abyss se fait à travers ce "pseudopode", un tentacule d'eau autonome qui finira par imiter les visages de Bud et Lindsey. La séquence, totalement révolutionnaire à l'époque (nous sommes en 1989), a marqué l'histoire des effets visuels, ouvrant la voie à un certain T1000 également signé James Cameron.
Tron - La course de motos light cycle
Tron est le premier film à avoir recours à des séquences conçues par ordinateur pour les effets spéciaux mais aussi pour façonner un monde virtuel dans son ensemble. Le film de Steven Lisberger a marqué un tournant dans les films de science-fiction et est devenu une véritable référence en la matière avec son esthétique futuriste et l’utilisation des néons, toujours modernes, en témoigne sa scène d’ouverture qui plonge d’emblée le spectateur dans l’univers informatique et vidéoludique de Tron avec une course de motos light cycle culte.
Mad Max : Fury Road - L’entrée dans la tempête de sable
Une trentaine d'années après le dernier Mad Max, George Miller fait un retour triomphal avec le quatrième opus de la série : Mad Max : Fury Road, un chef d’oeuvre de science-fiction à l’esthétique à couper le souffle. Parmi toutes les scènes marquantes, on retrouve la séquence épique où Nux (Nicholas Hoult), accompagné de Max (Tom Hardy), se lance dans une monstrueuse tempête de sable pour rattraper Furiosa (Charlize Theron) en criant avec énergie sa foi et son désir d’accéder au Valhalla.
Ex Machina - La danse d'Oscar Isaac
Dans Ex Machina, le robot Ava (Alicia Vikander) réussit à retourner le cerveau de son concepteur Nathan (Oscar Isaac) et à s’échapper de sa condition pour vivre une existence humaine. Outre l’intrigue bien ficelée et les effets spéciaux réussis, la séquence du film d’Alex Garland que l’on retient aisément est la scène de danse sur "Get Down Saturday Night" d’Oscar Isaac, parfait dans son rôle d’ingénieur imbu de lui-même et sans limite dans ses travaux robotiques. Il y est accompagné d’une de ses créations et il réussit à déstabiliser son invité Caleb (Domhnall Gleeson).
Inception - Le couloir instable
Dès le teaser du film de Christopher Nolan, les images de Joseph Gordon-Levitt en train de courir sur les murs interpellaient. A juste titre, car c'est l'un des morceaux de bravoure d'Inception : une course contre la montre pour le personnage d'Arthur, dans un couloir qui tourne sur lui-même puisque la camionnette dans laquelle se trouvent les héros dans le niveau supérieur de leur rêve commun fait des tonneaux, ce qui impacte directement les autres strates. Dix ans après sa sortie, cette scène réalisée en dur, avec un décor rotatif et des câbles, reste toujours aussi impressionnante et novatrice.
Minority Report - Manipuler les images
A l'heure des smartphones et autres tablettes tactiles, la scène pourrait ne rien avoir de dingue. Mais en 2002, Minority Report faisait office de précurseur, Steven Spielberg s'étant appuyé sur des technologies existantes ou des prototypes pour créer son futur. Dont ces gants qui permettent de faire défiler les images, de les retourner dans tous les sens et les agrandir/réduire afin, pour le héros John Anderton, de trouver un indice lui permettant d'empêcher un crime de se produire. Comme ses médiums, les Précogs, le long métrage avait en quelque sorte prédit notre futur et le bouleversement de notre quotidien avec cette séquence fascinante et impeccable dans sa manière de faire monter le suspense.
Starship Troopers - L'attaque du fort
Alamo dans les étoiles. Dans un fort désert de la planète P, Paul Verhoeven précipite ses Starship Troopers dans un piège dressé par les Arachnides et les confronte à une marée insectoïde sans fin, attaquant depuis les airs, le sol et les sous-sol dans un déluge de tirs et de sang. Plus de vingt ans après, la séquence n'a (presque) pas pris une ride. "Tout le monde se bat, personne ne se barre".
Total Recall - La couverture de Douglas Quaid
Il est difficile de choisir une scène culte dans le Total Recall de Paul Verhoeven, tant le film cumule les instants loufoques et visuellement marquants. Il y a la séquence d'ouverture, la femme à trois seins, ou encore l'extraction nasale d'un émetteur dans la tête. Un drôle de moment. Celui qui a retenu particulièrement notre attention concerne l'arrivée de Douglas Quaid (Arnold Schwarzenegger) sur la planète Mars. Le héros se retrouve déguisé en femme pour échapper aux hommes de main de Cohaagen (Ronny Cox). Malheureusement, un dysfonctionnement, pour le moins mémorable, vient mettre en péril son infiltration.
Contact - La course dans le miroir
Contact de Robert Zemeckis contient une séquence mémorable d’une technique incroyable. Dans un flashback, le personnage d’Elie enfant (Jena Malone) court au ralenti chercher un médicament pour son père mourant et sa course se poursuit du couloir jusqu’à la salle de bains à travers le miroir. Il s’agit d’un faux plan-séquence réalisé avec brio grâce à un fond vert et un inversement à 180° de la scène en postproduction, une technique qui accentue le côté dramatique de la scène.
La Planète des singes - La statue de la Liberté
Les dernières images de La Planète des singes consituent l'un des plus beaux twists de l'histoire du cinéma. Alors qu'il est parvenu à s'échapper avec Nova (Linda Harrison), Taylor, le héros interprété par Charlton Heston, découvre avec horreur les vestiges de la statue de la Liberté sur une plage : il comprend qu'il est sur Terre depuis le début, une Terre désormais dominée par les singes.
Gravity - L'accident
Pensé comme un long plan-séquence sans la moindre virgule qui pourrait éventuellement permettre au spectateur de reprendre son souffle, Gravity est une plongée en apnée dans le vide spatial. Une véritable attraction sur grand écran qui se prolonge pendant 1h30, mais qui débute de façon magistrale : tranquillement, face à la Terre, dans le silence de l'espace, Sandra Bullock et George Clooney opèrent des réparations sur leur navette. Mais l'impression de calme et de sérénité qui se dégage de cet instant "suspendu" n'en rendra que plus assourdissante la tempête de débris qui s'apprête à les percuter de plein fouet.